Après « Les voisins de D.ieu », Méni Yaesh revient avec « Avinu », son nouveau film

Ovadia Rachamim, la trentaine, intègre, n’est pas un bagarreur dans l’âme.

avinu-meni-yaeshDéménageur le jour, son job de videur de nuit au Paradis, une boite de nuit branchée où circulent drogue et trafics et tout genre, l’oblige cependant à souvent se battre. Ce qu’il fait plutôt bien d’ailleurs. Rachel, son épouse, travaille quant à elle comme vendeuse chez Super-Farm.

Depuis cinq ans, le couple tente d’avoir un enfant. Après une dizaine de tentatives infructueuses, et malgré les bénédictions d’un rabbin, Ovadia et Rachel trouvent une clinique – la meilleure du pays, mais aussi la plus chère –, avec des taux de réussite bien supérieurs à la moyenne. Mais le salaire d’Ovadia ne leur permet pas d’y accéder. Aussi, lorsqu’il se voit proposer par Shalom Rosenthal, gérant du Paradis et parrain du crime organisé, un salaire de 10.000 shekels par jour, il se laisse séduire.

Chargé de récupérer de l’argent auprès de « clients » mauvais payeurs, la dissuasion et la menace ne doivent pas être des options, seule la force prévaut. Et les résultats sont là ! Efficace, Ovadia devient rapidement le protégé de Shalom Rosenthal, au détriment de Romano, un trafiquant de drogue qui voit cette perte de privilège d’un mauvais œil.

Mais pris dans un tourbillon dangereux et au cœur d’un règlement de compte entre gangs rivaux, chantage et menaces vont bientôt s’enchaîner…

Avinu (« Notre Père en hébreu ») est le nouveau film du réalisateur israélien Méni Yaesh, qui revient trois ans après avoir nous avoir offert le très beau Les voisins de D.ieu.

Entre polar et drame familial, Avinu est un film-choc, appuyé par une bande-son qui décoiffe. S’il utilise comme toile de fond la mafia israélienne, il met également en avant le désir de parentalité d’un couple, et jusqu’à quelles extrêmes l’on peut être prêt à aller pour avoir un enfant. Si Ovadia dérive à cause de l’homme qu’il est en train de devenir par contrainte – Méni Yaesh explore à merveille les aspects psychologiques et la culpabilité qui s’empare lentement du personnage –, Rachel quant à elle ne comprend pas ce qui se passe. Ce qui devrait être le début d’une période de bonheur se transforme peu à peu en cauchemar.

Certes, les premières scènes sont violentes – une violence que ne fait qu’accentuer un réalisme surprenant –, mais elles ne durent pas dans le temps, et permettent de plus de poser le fil-conducteur du film, l’engrenage duquel elle découle.

Quant aux acteurs, ils brillent par leur interprétation. Moris Cohen – déjà vu entre autre dans Jaffa, de Keren Yedaya, compagne à la ville de Méni Yaesh, Le policier, de Nadav Lapid, ou encore le très beau Alata, de Michaël Mayer – a remporté le prix de Meilleur acteur au Jerusalem Film Festival en juillet 2016 ainsi qu’aux Ophir Israeli Film Academy pour son rôle d’Ovadia. Et que dire de Rotem Zisman-Cohen, qui interprète Rachel et signe ici son second long-métrage après De douces paroles, sorti en mai 2016, si ce n’est qu’elle est troublante dans son rôle de future mère qui semble perdre pied.

Du grand polar « made in Israel » !

Avinu sera diffusé en exclusivité ce dimanche 18 décembre 2016 à 11h00 au cinéma Les 4 Parnassiens, en présence de Méni Yaesh. La date de sortie en France n’est pas encore communiquée.

Avinu, de Méni Yaesh.

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