Bérénice 34-44, d’Isabelle Stibbe

Isabelle Stibbe nous offre avec Bérénice 34-44 une belle tragédie en prose en trois parties. La fin est annoncée tout au long du livre, et pourtant elle surprend et laisse un goût d’injustice.

berenice 34-44 isabelle stibbeL’histoire commence plusieurs années avant la naissance de Bérénice par celle de son père dans un shtetl russe. Puis la fillette naît et grandit dans un milieu Juif et français. La famille de Bérénice est fière de son pays, des possibilités données par celui-ci. Elle se sent entièrement française et aussi totalement juive, parvient à entrer brillamment au Conservatoire, puis à la Comédie Française.

Elle voue sa vie au théâtre qui devient alors une véritable religion. Elle y est non seulement brillante, mais elle y allie un travail régulier et important. En fait elle ne vit que pour le théâtre qui le lui rend bien. La victoire allemande de 1940 va tout bouleverser. A partir de là, théâtre et judéité ne semblent plus compatibles. La vie de Bérénice va devoir prendre une autre direction.

Au-delà de l’histoire, la maîtrise du style et de l’écriture explique les nombreux prix obtenus par ce livre. De plus les personnages dans leur diversité sont très attachants.

A partir d’une histoire individuelle, l’auteure permet, grâce au caractère inexorable de cette histoire, une réflexion beaucoup plus large sur le judaïsme du XXème siècle. Il faut enfin souligner que cette histoire ne peut être dissociée de celle  d’un autre Juif du vingtième siècle : le père de l’auteure, à qui ce livre est dédié.

Sophie MASSON pour Cultures-J.com.

Bérénice 34-44, d’Isabelle Stibbe, aux éditions Livre de Poche. 360 pages. 7,10€.

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