« L’émule du Pape », la comédie pas très catholique de Michel Heim

Rome, 1497. Le pape Alexandre VI et sa famille, les Borgia, sont en effervescence. Juan, l’un des six enfants du souverain pontife, vient d’être retrouvé dans le Tibre, assassiné de douze coups de poignard. Pressenti pour être le futur roi de Naples, il ne fait aucun doute que ce meurtre est politique.

emule du pape a la folie theatre michel heim vatican borgia savonaroleRéputé pour être un lieu de perdition où règnent désormais intrigues, inceste, sexe, commerce avec le diable et corruption, le Vatican voit dans une alliance avec Florence – la ville toscane bien entendu, et non pas une quelconque intrigante – l’opportunité de se racheter une vertu.

Prédicateur et réformateur dominicain condamnant tous les plaisirs, le moine Savonarole arrive dans la cité papale afin, pense-t-il, de faire lever son excommunication. Réputé incorruptible, trop populaire pour être assassiné, les Borgia, Lucrèce et César en tête, tenteront par tous les moyens de faire plonger l’intégriste dans le péché de chaire. Mais s’il sait faire face aux charmes des enfants Borgia, résistera-t-il au jeune et beau Tazzio, l’amant du pape qui se retrouve malgré lui au cœur de cette lutte ?

Après trois nominations aux P’tits Molières en 2014, L’émule du Pape revient donc  pour la troisième fois sur les planches du théâtre A la folie théâtre. Une belle récompense pour cette pièce oubliée dans des cartons, ressortie en 2012 et montée à partir de mai 2013 dans ce même théâtre.

Blasphématoire, chargé d’anachronismes, volontiers provocateur sans jamais être vulgaire, Michel Heim signe avec L’émule du Pape un spectacle historico-comique pas très catholique, aux dialogues en alexandrins – une prouesse – d’une très grande qualité, tant au niveau du décor qu’au niveau des costumes. Et les spectateurs, hilares, ne s’y trompent pas.

Un spectacle à découvrir sans plus attendre !

L’émule du Pape, actuellement à La Folie Théâtre.

Si vous désirez aller plus loin :

Savonarole. Glaive de Dieu, de Marie Viallon, aux éditions Ellipses. 202 pages. 21,50€.
Les Borgia, de Jean-Yves Boriaud, aux éditions Tempus Perrin. 544 pages. 10,00€.

Partagez vos impressions

Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.