« La médecine », le premier Klimt à entrer au musée d’Israël à Jérusalem

C’est avec joie et honneur que le musée d’Israël à Jérusalem avait annoncé en 2014 l’entrée dans ses collections de sa première oeuvre du maître de la Sécession viennoise, Gustav Klimt.

Présentée aux visiteurs dans la galerie des impressionnistes et post-impressionnistes, cette huile sur toile réalisée en 1897-1898 et intitulée La médecine, composée d’éléments esthétiques à la fois néo-classiques et sécessionnistes propres à l’artiste, fait partie d’un projet de cinq panneaux composant une fresque gigantesque qui devait décorer le plafond du hall principal de l’université de Vienne. Une commande datant de 1894.

Le triomphe de la lumière sur les ténèbres était composé d’un élément central qu’encadraient quatre tableaux de moindres tailles, illustrant La philosophie, présentée en mars 1900, La médecine, La jurisprudence et La théologie.

La médecine, Gustav Klimt, 1897-1898. Photo © The Israel Museum, Jerusalem.

Mais quand l’artiste présente ses études – et plus particulièrement La médecine – à l’université et au ministre de la Culture, celles-ci sont vivement critiquées, tant à cause du traitement du sujet que pour la nudité du modèle. Et l’accueil de l’œuvre définitive, exposée lors de la 10ème édition de la Sécession viennoise en 1901, sera lui aussi plus que mitigé.

Pris au cœur d’un véritable scandale et face à la pression de 87 membres de l’université opposés à ces œuvres, il est décidé en 1905 que trois d’entre elles, La philosophie, La jurisprudence et La médecine, ne figureraient pas sur le plafond du hall de l’établissement.

Gustav Klimt est alors contraint de rembourser l’avance qu’il a touché pour sa commande, soit plus de 30.000 couronnes, et deux des trois tableaux seront finalement vendus en 1911 à l’un de ses amis, l’artiste Koloman Moser.

Pour éviter que cette série d’œuvres ne tombent « dans des mains ennemies » à l’approche de l’armée russe en mai 1945, elles seront toutes détruites par les SS.

Plafond de l’université de Vienne (reconstitution).

En 2012, à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Gustav Klimt, des dizaines d’expositions furent organisées en Autriche et dans le monde. Des répliques photographiques en noir et blanc de ces quatre œuvres ont été réinstallées in situ sur le plafond du hall de l’université de Vienne afin de permettre aux visiteurs d’admirer le projet tel qu’il avait été pensé à l’origine. On peut clairement y reconnaître La médecine dans l’angle supérieur gauche, ainsi que La philosophie dans l’angle inférieur gauche, La théologie dans l’angle supérieur droit et enfin La jurisprudence dans l’angle inférieur droit.

Si vous désirez aller plus loin :

Klimt, de Serge Sanchez, aux éditions Folio. 320 pages. 9,70€.
Klimt et Vienne : un siècle d’or et de couleurs, aux éditions Beaux Arts. 34 pages. 9,00€.
Klimt. Tout l’oeuvre peint, de Tobbias G. Natter, aux éditions Taschen. 601 pages. 49,00€.
Klimt. Femmes, de Angelika Baümer, aux éditions Hazan. 96 pages. 16,90€.
Ver Sacrum : la revue de la Sécession viennoise, 1898-1903, de Valerio Terraroli, aux éditions Skira. 233 pages. 55,00€.

Et pour la jeunesse :

Gustav Klimt, de Sarah Bartère et Glen Chapron, aux éditions Milan. 40 pages. 8,50€.
Le chat de Gustav Klimt, de B. Capatti et O. Monaco, aux éditions Grasset Jeunesse. 40 pages. 14,90€.

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