« Les Juifs dans l’orientalisme », au musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme

Exposant des œuvres de plus de cinquante artistes, Les Juifs dans l’orientalisme, présentée au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme du 7 mars au 8 juillet 2012, propose un parcours mettant en évidence la représentation du « juif » dans l’art, sur une période de près d’un siècle et s’étalant de 1832 à 1929.

Au début du 19ème siècle, conséquence de l’affaiblissement de l’empire Ottoman et de la présence de troupes militaires française et anglaise dans le bassin méditerranéen, l’Orient ouvre peu à peu ses portes… Immédiatement, quantités d’artistes, écrivains et peintres en tête, se lancent à la découverte du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie…Même si pour Delacroix, Gérôme ou Chassériau, les thèmes de la synagogue, du shabbat ou des fêtes religieuses sont de véritables sources d’inspiration, pour chacun d’eux, ce sont les noces juives qui sont au centre de toutes leurs attentions. Couvrant les centaines de pages de leurs carnets de croquis, certaines de ses études donneront naissance à de véritables chefs-d’œuvre, comme la Noce Juive d’Eugène Delacroix, qui occupe une place centrale dans l’exposition.

Mais pour les artistes et les voyageurs, l’Orient ne se limite pas qu’aux seules rives du Maghreb. Il s’étend bien au-delà jusqu’à l’Egypte, la Turquie, la Mésopotamie et bien sûr la Terre sainte.

Sans doute en raison du long abandon dont elle a été victime, la ville de Jérusalem est très souvent représentée de manière romantique, comme le montrent les Vues de Jérusalem de David Roberts ou de Thomas Seddon. Et les riches découvertes archéologiques que l’on ne tarde pas à découvrir dans cette région, berceau de l’humanité, vont elles aussi largement contribuer à développer l’imaginaire des artistes. Joseph, Esther, Salomé prennent place au centre de compositions théâtrales tandis que les éditions illustrées de la Bible rencontrent un engouement sans précédent.

Avec l’affaire Dreyfus et le climat antisémite qui règne en Europe à la fin du 19ème siècle, le mouvement sioniste de Théodore Herzl est lui aussi accompagné d’une dimension artistique et culturelle visant à établir une sorte de continuité entre l’Israël biblique et sa prochaine résurrection dans un Orient contemporain. Les mouvements artistiques en vogue à l’époque – Art nouveau et Symbolisme en tête, seront très largement sollicités pour véhiculer cet espoir millénaire.

Les Juifs dans l’Orientalisme, du 7 mars au 8 juillet 2012 au musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme.

Si vous désirez aller plus loin :

Passeurs d’Orient : Les Juifs dans l’orientalisme, aux éditions de l’Eclat. 221 pages. 25,00€.
Juifs et Musulmans en Tunisie : Des origines à nos jours, de Abdelkrim Allagui, aux éditions Tallandier. 192 pages. 15,00€.
Les Juifs de Tunisie sous le joug nazi, sous la direction de Claude Nataf, aux éditions Le Manuscrit. 358 pages. 25,90€.
Juifs et Musulmans en Algérie : VIIe-XXe siècle, de Lucette Valensi, aux éditions Tallandier. 256 pages. 15,00€.
Les troix exils juifs d’Algérie, de Benjamin Stora, aux éditions Fayard. 240 pages. 8,10€.
Juifs et Musulmans au Maroc : Des origines à nos jours, de Mohammed Kenbib, aux éditions Tallandier. 240 pages. 15,00€.
L’art chez les Juifs du Maroc, de André Goldenberg, aux éditions Somogy. 240 pages. 39,00€.
Eugène Delacroix au Maroc : Les heures juives, de Maurice Arama, aux éditions Non Lieu. 191 pages. 39,00€.

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