« Lola Bensky », de Lily Brett : Prix Médicis étranger 2014

Dès le premier chapitre se trouvent trois composantes de la vie de Lola : son surpoids et ses régimes réguliers, son métier de journaliste dans le milieu du rock, et la réalité de sa condition de fille de survivants de la Shoah.

lily brett lola benskyEt dès la première phrase, sans aucun préambule, Lily Brett projette le lecteur à l’aurore d’une interview.

Elle y décrit les difficultés liées à sa silhouette, ce qui ne l’empêchera pas d’interviewer au début  de leurs carrières, avec succès, des vedettes de son âge. Ainsi rencontre-t-elle Jimi Hendrix, Mick Jagger, Cher, et plusieurs autres stars montantes de la fin des années 60 aux Etats-Unis et en Angleterre. Elle les interroge avec la réussite de l’innocence.

Parallèlement, elle vit avec les souvenirs d’Europe de ses parents. S’ils ont quittés Auschwitz, Auschwitz ne les a pas quittés. Leurs souvenirs, surtout ceux de sa mère, reviennent régulièrement dans les discussions de Lola tout au long du récit, ainsi que le fait de sa propre naissance dans un camp de rescapés en Allemagne. Son identité juive est claire, même si le yiddish et la synagogue lui sont interdits par ses parents.

On suit ainsi Lola dans un parcours très proche de celui de l’auteure. On la côtoie à différentes phases de sa vie : enfant, jeune fille, jeune épouse, puis mère, divorcée et remariée, écrivaine et enfin proche de l’âge de la retraite. Le tout fait un mélange inattendu, qui surprend et se lit agréablement.

Sophie MASSON pour Cultures-J.com.

Lola Bensky, de Lily Brett, aux éditions La Grande Ourse. 272 pages. 20,00€.

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