« Pop Art. Icons that matter » : l’Amérique fantasmée débarque au musée Maillol

Mécène, collectionneuse d’art, sculptrice – elle fut un temps l’élève de Rodin –, fondatrice en 1892 d’une petite revue, Vogue, la richissime héritière Gertrude Vanderbilt Whitney acquiert dès le début du 20ème siècle de nombreuses œuvres d’artistes qui peinent à vendre et à être exposés, allant même jusqu’à leur offrir l’un de ses appartements de Greenwich Village pour leur permettre d’exposer. Les origines du Whitney Museum of American Art venaient de naître.

Pendant les décennies qui vont suivre, Gertrude Vanderbilt Whitney n’aura de cesse d’acquérir des centaines d’œuvres, peintures, sculptures et sérigraphies, qui vont bientôt faire figure d’anthologie de l’art américain des 19ème et 20ème siècles, avec des pièces maîtresses toute droit issues du fameux courant Pop Art. A ce titre, Gertrude Vanderbilt Whitney devient le plus grand mécène d’art américain contemporain de son époque.

Et c’est précisément une sélection de ces œuvres Pop Art que le musée Maillol a choisi de présenter dans le cadre de sa nouvelle exposition, Pop Art. Icons that matter, une histoire du courant Pop Art à travers une série d’œuvres minutieusement sélectionnées.

Dans les années 60, surfant sur une société de consommation en pleine croissance, une vague d’artistes va réagir à l’expressionnisme abstrait de l’époque et, en utilisant des techniques picturales propres à la publicité, à la bande dessinée ou au monde des comics, s’approprier le plus souvent icônes médiatiques et objets du quotidien comme base d’un art nouveau.

Certes, pour le grand public, le Pop Art peut se résumer à deux noms : Roy Lichtenstein et Andy Warhol… Mais si Pop Art. Icons that matter convoque bien entendu les principaux maîtres du courant, elle permet aussi – et surtout – d’en découvrir ses représentants les moins connus.

Feux d’artifice de couleurs, ce ne sont donc pas moins de soixante œuvres de vingt-quatre artistes qui attendent le visiteur : Edward Ruscha, qui ôte de sa superbe le célèbre logo de la 20th Century Fox dans Large trademark with eight spotlights ; Allan D’Archangelo et sa Madone à l’enfant, acrylique sur toile représentant, auréolées et sans visage, Jackie Kennedy et sa fille ; James Rosenquist et le magnifique Broome street truck after Herman Melville, image d’une Amérique fantasmée, Roselyn Drexler et sa Marilyn pursued by death ; Claes Oldenburg et sa sculpture French fries and ketchup, ou encore Robert Indiana et son fameux LOVE, décliné à l’infini dans d’autres mots et d’autres langues…

Quant aux maîtres incontestés du Pop Art, c’est Roy Lichtenstein qui accueille le visiteur dans la toute première salle avec Explosion et Girl in window, personnage tiré du comics « Private Secretary », racontant les histoires sentimentales d’une jeune secrétaire et présenté pour la première fois en France, et Andy Warhol qui conclue la visite avec Nine Jackies, Electric chair et l’une de ses innombrables Marilyn, seule œuvre de l’exposition a avoir déjà été présentée à Paris auparavant.

Aujourd’hui, les collections du Whitney Museum of American Art comptent plus de 22.000 œuvres signées de plus de 3.000 artistes.

Pop Art. Icons that matter, jusqu’au 21 janvier au musée Maillol. Informations et réservation sur le site du musée Maillol.

Pop Art. Icons that matter, le catalogue de l’exposition, aux éditions Fonds Mercator. 159 pages. 39,95€.
Pop Art. Icons that matter, le hors-série, aux éditions Beaux Arts Magazine. 40 pages. 9,50€.

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