« Popper », de Hanokh Levin, au théâtre Pixel

Popper, c’est plus qu’une histoire. Popper, c’est une farce moralisatrice, une comédie cynique sur le Bien et le Mal dans laquelle l’absurde et le déjanté côtoient la tragédie.

popper hanokh levin theatre pixel jean marc khawam afficheTout commence par un petit doigt. Oui, un petit doigt que la jeune et belle Shvartziska refuse à son mari Shvartz car elle vient de se… curer le nez avec ! Le couple se froisse, et Shvartziska demande conseil à Popper, son gentil et inutile voisin de palier qui ne lui refuse jamais rien.

Mais lorsque Shvartz, jaloux et colérique, apprend que Popper est au courant de l’incident du petit doigt, il ne supporte pas que son couple en apparence si parfait ait ainsi pu être ridiculisé, et souhaite sa mort. Jusqu’où la colère et la haine de l’autre peuvent-elles mener ? Qu’attendre de D.ieu lorsqu’on l’implore à de mauvais desseins ?

Popper tombe malade, surveillé de près par Shvartz. Il ne faudrait pas non plus que son état de santé s’améliore ! Célibataire, Popper demande à Katz, son colocataire et unique ami, de lui trouver une épouse avant d’expirer. Dépêchée en urgence sur un quai de gare, Koulpa, une jeune et séduisante prostituée, va finalement faire passer Popper de l’agonie à l’enthousiasme du mariage, déclenchant une crise de constipation aiguë au couple Shvartz / Shvartziska.

Avec Popper, la jeune et dynamique compagnie Scène 7 Boulevard porte avec brio et efficacité sur les planches du théâtre Pixel tout l’esprit si particulier des nouvelles scènes (cinématographiques, théâtrales ou littéraires) israéliennes. On ne pourra s’empêcher de faire le parallèle avec l’univers décalé d’Alona Kimhi par exemple, auteure entre autre de Lily la Tigresse et de Suzanne la Pleureuse.

Moderne, apportant à l’humour un souffle nouveau, cette tragi-comédie au style atypique et à l’ambiance « shtetl » use de l’absurde pour en réalité nous mettre face à notre propre existence, aux faiblesses de l’homme et à sa routine parfois dangereuse.

Signée Jean-Marc Khawam, la mise en scène est composée de deux paravents matérialisant à la fois les domiciles des protagonistes et un espace commun central, peut-être une cour. Un minimalisme qui permet aux spectateurs de se concentrer sur l’histoire, enrichie de compositions musicales dont les textes méritent que l’on tende l’oreille.

Inhabituel et rafraîchissant, Popper est une invitation à rire autrement. Courez-y !

Popper, jusqu’au 30 avril au théâtre Pixel. Réservations sur le site du theatre Pixel.

Si vous désirez aller plus loin :

– Popper, d’Hanokh Levin, aux éditions Grasset. 96 pages. 7,50€.
– Ensemble à l’ombre des canons, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 157 pages. 18,00€.
– Douce vengeance et autres sketches : Cabaret, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 52 pages. 11,00€.
– Les insatiables, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 78 pages. 10,00€.
– Théâtre choisi, tome I : Comédies, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 173 pages. 18,50€.
– Théâtre choisi, tome II : Pièces mythologiques, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 237 pages. 21,50€.
– Théâtre choisi, tome III : Pièces politiques, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 226 pages. 19,50€.
– Théâtre choisi, tome IV : Comédies grinçantes, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 168 pages. 13,22€.
– Théâtre choisi, tome V: Comédies crues, d’Hanokh Levin, aux éditions Théâtrales. 188 pages. 18,00€.

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