« Portraits de nazis », le témoignage de Werner Best sur les dirigeants nazis

A l’image d’Adolf Hitler, qui prit la plume lors de son séjour en prison au lendemain de l’Anschluss pour rédiger Mein Kampf, Werner Best, haut dirigeant nazi, mit lui aussi à profit ses années d’incarcération à Copenhague pour dresser un portrait des membres les plus influents du parti Nationale-socialiste.

werner best portraits de nazisDocteur en droit, Werner Best adhère au parti nazi, qu’il jugeait cependant trop populaire, en novembre 1930 avec la carte de membre N° 342331. Après l’arrivée au pouvoir d’Hitler en janvier 1933, Werner Best est appelé à Munich par Heinrich Himmler qui lui demande de participer à la réorganisation de la police du Reich.

En charge des polices du sud de l’Allemagne, il collecte des renseignements sur les membres du parti et les ennemis du peuple, et dirige en 1934 la Nuit des Longs Couteaux, ce qui lui vaudra une montée en grade et le propulsera numéro trois de la Gestapo. Avec Reinhart Heydrich, Werner Best va rédiger les « propositions pour la solution à la question juive » qui prévoient notamment le marquage des passeports, l’interdiction de circuler librement, l’interdiction des mariages mixtes…

Contraint de quitter Berlin, il est nommé en août 1940 Chef Administrateur de guerre à Paris et rejoint la capitale française où il autorise le pillage du patrimoine d’art français. Dans le même temps, il instaure les premières lois antijuives et initie les déportations dans le cadre de la Solution Finale.

Après avoir intégré le Ministère des Affaires Étrangères en août 1942, Werner Best quitte l’Allemagne pour être affecté au Danemark, où il restera en poste jusqu’en mai 1945, avant d’être jugé et condamné à mort fin 1948. Ayant fait appel, il voit sa peine commuée en cinq années de prison, dont quatre déjà effectués. Quatre années durant lesquelles il s’atelera à rédiger ce témoignage sur des personnalités comme von Ribbentrop, Göring, Canaris, Himmler, Heydrich, et bien sûr Hitler lui-même. Autant d’hommes à qui il fera porter la responsabilité de l’échec du modèle National-socialiste, ôtant volontairement dans son récit les actes criminels pour ne se consacrer qu’à leurs « erreurs de gouvernance ».

Werner Best meurt le 23 juin 1989 en Allemagne, à l’âge de 86 ans.

Portraits de nazis, de Werner Best, aux éditions Perrin. 249 pages. 19,00€.

Si vous désirez aller plus loin :

Werner Best : un nazi de l’ombre (1903-1989), de Ulrich Herbert et Dominique Viollet, aux éditions Tallandier. 555 pages. 32,00€.

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