« Premières neiges sur Pondichéry », le nouveau roman d’Hubert Haddad

Hochéa Meintzel, le héros du roman d’Hubert Haddad, est un célèbre violoniste de Jérusalem.

Il y est arrivé jeune via Paris, rescapé du ghetto de Lodz. Après l’horreur de la Shoah, il a voulu se reconstruire et aider à bâtir Israël, où il a cru pouvoir y vivre en paix. Mais suite à un attentat dans un bus à bord duquel il se trouvait avec sa fille adoptive, il prend le prétexte d’une invitation à un festival de musique carnatique en Inde pour quitter le pays, ne pensant pas y revenir.

Il part seul, mais nombreux sont ceux qui, avant lui, lors de la destruction des deux Temples de Jérusalem, ont fait ce chemin. Au hasard des fuites ou déportations, une communauté juive importante est présente en Inde, et les différentes épopées entre les deux pays y sont contées de façon poétique.

Parallèlement, Hochéa traverse l’Inde, escorté la majeure partie du temps par Mutuswami, une musicienne chargée d’être sa guide et interprète à travers un périple au cœur d’un monde multi-culturel où tous se côtoient aussi naturellement que les parfums les et diverses senteurs du pays.

Seul dans la ville de l’antique synagogue bleue, il va être invité à y entrer pour une rencontre hors du temps. La tempête imminente se joint à la communauté présente pour le convaincre de les rejoindre, et ainsi leur permettre de réciter le kaddish de l’orphelin. Sans la présence d’Hochéa, qui découvrira en même temps l’histoire des Juifs d’Inde, cela eût été impossible car ils ne sont en effet plus que neuf. Âgés, ils sont la mémoire d’un long âge d’or du judaïsme à Fort Cochin.

Il ne reste plus qu’à évoquer le titre, Premières neiges sur Pondichéry, une neige en réalité composée de pollution et, plus tard, de gerbes de feu d’artifice. Mais Premières neiges sur Pondichéry peut aussi être lié entre autre à la structure des phrases du récit avec les histoires des personnages qui s’y mêlent et s’y entrecroisent, comme la neige qui tombe et tourbillonne, ou encore évoquer par exemple les situations où la douceur de l’écriture cohabite avec une violence feutrée.

Sophie MASSON pour Cultures-J.com.

Premières neiges sur Pondichéry, d’Hubert Haddad, aux éditions Zulma. 192 pages. 17,50€.

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