Hayuta et Berl Hoz, octogénaires, vivent dans un immeuble vieillot du Tel Aviv populaire. Peinant à subvenir à leurs besoins, seuls – leur fils Yoav habite New York avec sa femme Michal et leur fils Daniel –, ils trouvent de moins en moins leur place dans une société pour laquelle ils se considèrent comme un fardeau.
Dépassés par des procédures administratives auxquelles ils ne comprennent rien, contrariés face à l’indifférence de la jeune génération pour les ouvrages d’Aharon David Gordon, idéologue majeur du parti social-démocrate sioniste, Hayuta et Berl, pionniers de l’Etat hébreu, ne se reconnaissent plus dans ce qui fut jadis un Etat-providence édifié sur un idéal socialiste, et aujourd’hui toute acquis au capitalisme.
Pour contrer cet éprouvant revers, Hayuta se refugie dans les salles obscures où elle sourit devant ses héros hollywoodiens, tandis que Berl, toujours convaincu par son idéal, tente vainement de créer des cercles de rencontres et d’entraide au profit des plus démunis. Des cercles qui n’intéressent plus personne.
A l’image de son titre, ce film symbolise la fin et traite du quotidien des personnes âgées et des difficultés auxquelles elles se heurtent dans les sociétés contemporaines occidentales, difficultés placées sous le signe de la solitude et de la routine, entre empathie et indifférence, idéaux révolus et réalités actuelles.
Superbement mis en scène, croulant sous les prix internationaux et mené par deux comédiens issus du théâtre et maintes fois récompensés, notamment en tant que Meilleur acteur et Meilleur actrice à Jérusalem, Amir Manor signe avec Epilogue un premier long-métrage aux allures de témoignage pour lequel il s’est inspiré de la vie de ses propres grands-parents, disparus quelques années plus tôt.
Un choc ! A voir absolument.
Epilogue
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