« Trépalium », la nouvelle mini-série d’anticipation d’Arte portée par Ronit Elkabetz

Dans un futur proche, la population est séparée en deux par un mur. Un contraste entre deux mondes. D’un côté, la « Zone », composée de 80 % de chômeurs, de l’autre, la « Ville » et ses 20 % d’actifs.

Le mur avec son checkpoint a une valeur hautement symbolique. Il n’est pas sans rappeler celui du conflit israélo-palestinien, de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, ou le Mur de Berlin.

Suite à des négociations avec un groupe d’activistes, le ministre du travail a été libéré après plusieurs mois de détention. La Première ministre Nadia Passeron annonce une loterie permettant à 10.000 inactifs d’obtenir un emploi solidaire.

Izia Katell  vit dans la « Zone » où elle élève seule son fils Noah. Elle aspire à une vie meilleure et souhaite partir vers le sud. Pour cela il lui faut trouver de l’argent. La Zone est un monde chaotique constitué de squats, et dépourvu d’eau potable dans lequel il faut survivre.

Izia est sélectionnée par le gouvernement pour devenir une ’employée solidaire’ à Aquaville, la plus grande entreprise de la ville. Elle va travailler chez Ruben Garcia, ingénieur en dépollution dévoué à son travail.

La Ville, milieu urbain aseptisé, esthétique, à la fois moderne par l’architecture et rétro par les automobiles des années 70 qui longent les rues. Les personnages qui y évoluent semblent dépourvus de sentiments envers leurs proches, prêts à tout pour sauvegarder leur emploi afin de pouvoir continuer à exister. Soumis et conditionnés à des règles strictes, leur travail est contrôlé, leur moindre retard débité, leur pause déjeuner chronométrée. Leur performance est constamment analysée et évaluée.

Le titre, Trepalium est tiré du latin « trois poutres », un instrument de torture qui autrefois servait à punir les esclaves rebelles. Trépalium est une réflexion sur un fait d’actualité : le chômage. Le travail rend-il libre ? Est-il obligatoire de travailler pour avoir le droit d’exister ? La plupart des personnes se considèrent sans valeur car sans emploi.

Trépalium est une fable dystopique qui propose un monde compartimenté qui serait allé vers ses imperfections. L’esthétique du film souligne cette régression avec une fusion de décors et de costumes rétro-futuriste.

La production est en train de penser à une anthologie.

« On voudrait à chaque fois prendre un syndrome de notre société et le transformer en cauchemar demain.« 

Katia Raïs, PRODUCTRICE.

Une série d’anticipation française ambitieuse et surprenante, servie par un casting prestigieux : Ronit Elkabetz dans un rôle tout à fait inattendu de Première ministre, Léonie Simaga, Pierre Deladonchamps, Charles Berling, et Nemo Schiffman (Noah), César du Meilleur jeune espoir masculin dans Elle s’en va.

Les trois premiers épisodes sont actuellement en replay sur Arte, et les trois derniers seront diffusés ce jeudi 18 février à partir de 20h55.

Trepalium, la série en coffret 2 DVD. 312 minutes.

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