« Tu n’aimeras point », de Haïm Tabakmann : tabou et interdit à Méa Shéarim

Très remarqué au Festival de cannes 2009, Tu n’aimeras point (Eyes wide open), le premier long-métrage du réalisateur Haïm Tabakmann traite du sujet sensible de l’homosexualité au sein même de la religion.

Jérusalem, quartier ultra-religieux de Méa Shéarim. Aaron, époux dévoué, père de quatre enfants, est un membre respecté de la communauté juive orthodoxe. Rouvrant sa boucherie après le décès de son père, il fait la connaissance d’un jeune et bel étudiant talmudique de vingt-deux ans en quête d’un travail, Ezri. A la recherche d’un employé, Aaron décide d’embaucher le jeune homme.

Bientôt, une brèche s’ouvre dans les relations entre les deux hommes, brèche qui se transformera en abîme au fil des semaines qui passent. Au premier étage de la boucherie, où ils ont pour habitude de se retrouver, les deux amants vivent leur idylle inconcevable, loin des règles que l’on se doit de respecter jusqu’à l’obsession. Mais bientôt, des soupçons vont naître chez l’épouse d’Aaron, tout comme chez les membres de la communauté. Entre l’amour qu’il porte à sa femme et sa passion pour Ezri, entre son observance religieuse et sa culpabilité à en transgresser les fondements même, la pression et la culpabilité vont le forcer à faire un choix.

Après Yossi et Jagger d’Eytan Fox, dont l’action se passe au sein de l’armée israélienne, le thème de l’homosexualité est cette fois traité dans cet « état dans l’État » qu’est le quartier orthodoxe de Méa Shéarim, cadre de nombreux films parmi lesquels Kaddosh d’Amos Gitaï, Leaving the fold d’Eric Scott, ou encore le magnifique My father, my Lord de David Volach.

La mise en scène évitant tout sentimentalisme, les cadrages et les décors, étroits, comme semblables aux murs d’une prison dans laquelle les protagonistes semblent être enfermés, et le jeu sans fausse note des acteurs font de Tu n’aimeras point un véritable chef-d’œuvre que l’on voit et revoit avec un plaisir et une émotion toujours intactes.

Tu n’aimeras point, de Haïm Tabakmann. DVD aux éditions France Télévisions. 90 minutes.


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