« Wonder Woman », de Patty Jenkins : la vague de la Justice…

« L’avenir de l’homme c’est la femme. Elle est la couleur de son âme. »

Louis Aragon.

Alors que le Liban interdit la diffusion du film Wonder Woman, réalisée par Patty Jenkins, en raison de la présence de l’actrice israélienne Gal Gadot dans le rôle-titre et de ses déclarations favorables à Israël lors de la guerre de Gaza de 2014, revenons sur l’origine d’un mythe, de retour sur nos écrans le 7 juin prochain.

C’est en 1940 que William Moulton Marston, psychologue diplômé de Harvard, crée, sous le pseudonyme de Charles Moulton, une super-héroïne nommée Wonder Woman, lassé de ne voir que des super-héros masculins défendre la veuve et l’orphelin dans les films et comics américains.

Qui se cache derrière Wonder Woman ? Inspirée de la mythologie grecque, Wonder Woman est Diana, princesse des Amazones. Elle fût sculptée dans l’argile par sa mère, la reine Hippolyte, tandis que Zeus, dieu de la foudre, lui donna la vie. Puissante et charismatique, à l’image de ses sœurs avec qui elle vie sur l’île de Themyscira, elle est formée dès sa plus tendre enfance à être une guerrière invincible.

Le personnage apparaît pour la première fois dans Sensation Comics à l’été 1942.

Wonder Woman est l’exemple d’un féminisme de la société américaine et devient un des personnages principal de l’univers DC Comics aux côtés de Superman et de Batman.

Elle devient par ailleurs l’un des visages emblématique de la Ligue des Justiciers.

Wonder Woman est une icône de la Culture Pop dont les aventures sont notamment adaptées à la télévision dans les années 70 sous les traits de l’actrice Linda Carter. La princesse des Amazones est décrite comme étant « la plus puissante et captivante fille des temps modernes » selon son créateur Charles Moulton. Le communiqué de presse précisait : « Wonder Woman a été conçue par le docteur Marston dans le but de promouvoir au sein de la jeunesse un modèle de féminité forte, libre et courageuse, pour lutter contre l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes et pour inspirer aux jeunes filles la confiance en elles et la réussite dans les sports, les activités et les métiers monopolisés par les hommes.« 

En décembre 2013, les studios Warner ont annoncé que Wonder Woman figurerait dans un long-métrage sur Superman et Batman : Batman vs Superman : l’Aube de la Justice.

Gal Gadot, mannequin israélien vu notamment dans Fast and Furious, a été choisie pour incarner le rôle de Diana Prince. Gal Gadot est née à Rosh HaAyin. En hébreu, son prénom signifie « vague », et son nom de famille « berge ». Son père, Michael, est ingénieur, et sa mère, Irit, née Weiss, est enseignante. Ses grands-parents sont des survivants de la Shoah. Elle a des ascendances juives polonaises, juives autrichiennes, juives allemandes et juives tchèques. La jeune actrice déclare avoir été élevée dans un environnement familial très religieux. Celle-ci a effectuée son service militaire obligatoire au sein de l’armée de défense d’Israël où elle a servi comme instructrice au combat pour les jeunes recrues.

L’annonce de Gal Gadot en tant que Wonder Woman a suscitée une tempête de commentaires et de critiques sur son physique ne correspondant pas, pour ses détracteurs, au physique de l’héroïne. Pourtant, l’actrice israélienne incarne avec talent le rôle de Diana Prince. Son léger accent ajoute cet exotisme au personnage de Wonder Woman.

Un regard, une présence qui crève l’écran, Gal Gadot suscite l’émotion tout en humilité.

Élevée sur une île paradisiaque reculée, Diana quitte son foyer quand un pilote américain se crashe sur leurs rivages et parle d’un conflit massif qui fait rage dans le monde extérieur, convaincue qu’elle peut stopper la menace. Combattant aux côtés de cet homme dans une guerre qui doit mettre fin à toutes les guerres, Diana va découvrir l’étendue de ses pouvoirs… et son vrai destin.

La réalisatrice Patty Jenkins signe la mise en scène en 2011 Thor : Le Monde des ténèbres. En raison de désaccords artistiques avec Marvel, elle est remerciée. Elle est finalement annoncée à la réalisation d’un autre film de super-héros, cette fois pour l’univers DC Comics avec Wonder Woman.

La réalisatrice — riche d’un Oscar pour le rôle de Charlize Theron dans Monster — remet au goût du jour le personnage de Wonder Woman, vu trop souvent comme étant kitsch. Le film fait preuve d’une réalisation féroce et à la fois subtile à l’image du scénario co-écrit par Zack Snyder (Man of Steel, Batman vs Superman : L’Aube de la justice). Le jeu des lumières et la scénographie immergent le spectateur dans un univers qui questionne l’humanité. Une humanité partagée entre l’ombre et la lumière. Une lumière portée par Wonder Woman.

En effet, le personnage incarne le visage d’une humanité nouvelle plus dévouée à l’amour qu’à la destruction. Bien que le film aborde des sujets graves comme la guerre — l’action de l’histoire se déroule lors de la Première Guerre mondiale —, il n’est pas pour autant dénué d’humour, porté par un casting crédible avec un Chris Pine remarquable dans le rôle de l’espion Steve Trevor.

Certes, Diana est une femme. Néanmoins, la finesse du Wonder Woman de Patty Jenkins réside notamment dans le fait que la justice, la paix et l’amour relèvent d’abord de l’humanité avant d’avoir un sexe.

Alors Wonder Woman ? Un mythe ? Une légende ? Non. Le symbole de l’Égalité.

Rendez-vous dans les salles obscures en faisant de ce symbole une réalité.

Wonder Woman, de Patty Jenkins

Si vous désirez aller plus loin :

Wonder Woman – L’intégrale, l’intégrale de la série originale. 13 DVD. 2.815 minutes.
Batman vs Superman : L’aube de la justice, de Zack Snyder. DVD. 145 minutes.

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