4/7 : la synagogue Espagnole de Prague, perle architecturale d’Europe

Construite sur la rue Vezenska, la synagogue Espagnole est la plus récente du ghetto Juif de Prague. Edifiée en 1868 sur des plans signés de l’architecte praguois Ignac Ullman, elle repose sur les vestiges d’une ancienne synagogue du 12ème ou 13ème siècle, la « synagogue de la Vieille Ecole, ou « Altschul », incendiée puis détruite lors des émeutes de la fête de Pessah, en 1389.

Avec son style mauresque très en vogue à l’époque – signe de réforme de la communauté de la ville – qui lui a inspiré son nom de synagogue Espagnole, son architecture et son aménagement intérieurs exceptionnels en font la plus belle synagogue de Prague, et probablement l’un des plus belles d’Europe.

Très largement inspirée du palais de l’Alhambra de Grenade, elle témoigne, au même titre que la synagogue de la rue de Jérusalem, de l’émancipation des Juifs de la ville à cette époque, accordée par le souverain Joseph II. Une période de faste au cours de laquelle les Juifs s’installent petit à petit dans d’autres quartiers que celui du ghetto.

A l’intérieur, une série d’imposantes coupoles dorées – dont l’impressionnante coupole centrale de dix mètres de diamètre – entourées de galeries ouvertes confèrent à l’endroit des allures de palais des mille et une nuits… Un cadre privilégié que l’on doit à Antonin Baum et Bedrich Munzberger, et dans lequel résonneront durant des années les notes de l’organiste Frantisek Skroup, auteur de l’hymne national tchèque et organiste de la synagogue Espagnole de 1936 à 1945…

Si au milieu des années 30, un hôpital juif accueillera des milliers de malades dans un bâtiment annexe, la synagogue Espagnole abrite aujourd’hui un musée sur l’histoire des Juifs de Bohême et de Moravie, s’étalant de la période d’émancipation de Joseph II jusqu’à la Seconde guerre mondiale. De nombreux thèmes y sont évoqués comme le Sionisme, la Shoah bien sûr, mais également la vie de scientifiques, auteurs, musiciens ou artistes locaux tels Sigmund Freud, Gustav Mahler et bien sûr Franz Kafka, dont l’étrange statue de bronze située rue Dusni, à deux pas de la synagogue, accueille les visiteurs… Une oeuvre signée du sculpteur Jaroslav Rona qui s’est inspiré pour sa réalisation de la nouvelle Description d’un combat, un récit que Kafka remaniera de très nombreuses fois, avant de le renier définitivement.

Si vous désirez aller plus loin :

Le Messianisme juif dans la pensée du Maharal de Prague, de Benjamin Gross, aux éditions Albin Michel. 388 pages. 18,60€.
Prague fatale, de Philip Kerr, aux éditions du Masque. 407 pages. 22,00€.
Le kabbaliste de Prague, de Marek Halter, aux éditions J’ai lu. 288 pages. 7,70€.
Le cimetière de Prague, d’Umberto Eco, aux éditions Livre de Poche. 576 pages. 8,40€.
Franz Kafka à Prague, de Gérard-Georges Lemaire et Hélène Moulonguet, aux éditions du Chêne. 170 pages. 20,00€.
La famille Kafka de Prague, d’Alena Wagnerova, aux éditions Grasset. 22à pages. 15,30€.
Le Golem, de Gustav Meyrink, aux éditions Flammarion. 321 pages. 10,50€.
Le Golem : légendes du ghetto de Prague, de Chajim Bloch, aux éditions Samuel Tastet. 208 pages. 15,00€.

Et pour la jeunesse :

L’ombre du Golem, de Benjamin Lacombe et Eliette Abécassis, aux éditions Flammarion. 180 pages. 25,00€.
Le kabbaliste de Prague (tome 1), de Makyo, Luca Raimondo et Marek Halter, aux éditions Glénat. 56 pages. 14,50€.
Le kabbaliste de Prague (tome 2), de Makyo, Luca Raimondo et Marek Halter, aux éditions Glénat. 56 pages. 14,50€.

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