« Berlin Berlin », la comédie complètement à l’Est de Patrick Haudecoeur

Comment passer à l’Ouest, de l’autre côté du mur de Berlin  ? Telle est la grande préoccupation d’un couple de berlinois, Emma et Ludwig, et le thème de la pièce Berlin Berlin, mise en scène par José Paul.

Les deux auteurs prolifiques, Patrick Haudeceur et Gérard Sibleyras, se sont emparés de ce sujet grave pour en faire une joyeuse comédie alerte, drôle et foisonnante de gags « à faire tomber les murs ».

On y trouve en substance tous les ingrédients de la comédie sur les clichés et les caricatures de la vie en Allemagne de l’Est : ses contrôles policiers, ses lignes d’écoute, ses caméras, sa répression, ses délations, ses tracasseries administratives absurdes et sans fin, son idéologie communiste rigide…

Emma a un plan pour passer à Est avec son mari : s’introduire chez Werner en tant qu’aide soignante de sa vieille mère sénile, et grâce à un tunnel qui partirait de chez lui jusqu’à l’autre côté du mur, retrouver la liberté. Le hic, c’est que Werner est un haut fonctionnaire de la Stasi, qu’il devient follement amoureux d’Emma, et que le gentil voisin infirmier est un espion de l’Ouest.

Tout tourne à l’absurde, et il devient difficile de savoir qui est qui, et qui travaille pour qui ?

Nous assistons à un aperçu des bureaux ultra-secrets de la Stasi, où l’on torture à souhait, où tous sont suspects, et où  un simple laisser-passer ne s’obtient qu’au bout de 150 cachets, 2.000 signatures et une centaine de vérifications en tous genre.

Les propos et les situations sont quelque peu poussés mais tout à fait parlants et évocateurs de cette période étrange de l’Histoire qu’ont voulu parodier les auteurs. Cette comédie bien enlevée aux mille rebondissements, et le jeu excellent des huit comédiens ont juste ce qu’il faut d’excessif et de malicieux pour en faire une réussite théâtrale à savourer sans modération.

Berlin Berlin, actuellement au Théatre Fontaine.

Si vous désirez aller plus loin :

La chute du mur de Berlin. La fin du rideau de fer, de Véronique Van Driessche, aux éditions 50 minutes. 36 pages. 5,90€.
Le noir est une couleur, de Grisélidis Réal, aux éditions Folio. 368 pages. 8,70€.
Histoire d’un allemand de l’Est, de Maxim Leo, aux éditions Actes Sud. 320 pages. 8,70€.
Le Mur de Berlin, de Fred Taylor, aux éditions Tempus Perrin. 704 pages. 12,00€.
24 heures de la vie en RDA, d’Emmanuel Droit, aux éditions PUF. 196 pages. 17,00€.
Ainsi Berlin, de Laurent Petitmangin, aux éditions Manufacture Liv. 272 pages. 18,90€.
Parfaits espions : les grands secrets de Berlin-Est, de Yacine Le Forestier et Luc Rosenzweig, aux éditions du Rocher. 281 pages. 20,20€.
Histoire secrète de la chute du mur de Berlin, de Michel Meyer, aux éditions Odile Jacob. 380 pages. 22,90€.
L’Allemagne de l’Est racontée par ses lieux abandonnés, de Nicolas Offenstadt, aux éditions Albin Michel. 258 pages. 34,90€.

Et pour la jeunesse :

Le mur de Berlin (Le fil de l’Histoire raconté par Ariane & Nino), de Fabrice Erre et Sylvain Savoia, aux éditions Dupuis Jeunesse. 48 pages. 5,90€.
La véritable histoire de Magda, témoin de la chute du mur de Berlin, de Christiane Lavaquerie-Klein, Laurence Paix-Rusterholtz et Mary-Gaël Tramon, aux éditions Bayard Jeunesse. 48 pages. 6,50€.

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