« David Ben Gourion, deux maisons pour un homme » : Sdé Boker

Fondé par une poignée de visionnaires souhaitant développer l’aride et hostile zone du Neguev en exploitant ses propres ressources, Sdé Boker est inauguré le 15 mai 1952 en présence de Moshé Dayan, en charge de la région Sud.

Lorsqu’il s’y installe en 1953 avec Paula, son épouse, après avoir démissionné de son rôle de Premier ministre, David Ben Gourion souhaite faire de Sdé Boker un site pionnier en terme de développement, le désert devant être repoussé pour céder la place aux cultures et à la construction de villes qui pourraient devenir un asile pour de nombreux Juifs souhaitant faire leur aliyah.

Spécialement construite pour lui, la maison de David Ben Gourion à Sdé Boker, restée intacte depuis sa mort en 1973, est d’apparence modeste, à l’image de son propriétaire. Une petit hall d’entrée dans lequel est affiché son testament, une cuisine fonctionnelle, deux chambres avec salles de bains attenantes reparties de part et d’autre, un séjour aux tons verts meublé avec goût et décoré de nombreux objets ayant appartenu à Ben Gourion – une copie de la Déclaration d’Indépendance, une carte d’Israël, des photographies et documents privés ou officiels, des médailles, un dessin de la synagogue de Plonsk, sa ville de naissance, une statuette du prophète Jonas, une hanoukkia -, et bien sûr, à l’instar de sa maison de Tel Aviv, un bureau-bibliothèque.

Dans des proportions moindres, la vaste pièce conserve cependant près de 5.000 volumes couvrant des thèmes aussi variés que la philosophie, l’histoire, la géographie, l’armée, la défense, le judaïsme ou la Bible… Particulièrement émouvante, elle abrite également des photographies et des sculptures chères à David Ben Gourion : Moïse, Abraham Lincoln, Gandhi, le philosophe Zeno, Bouddha, son ami Berl Katznelson, ou encore des citations de la Bible relatives à la floraison du désert.

Le kibboutz comporte de plus des espaces d’exposition permanente et temporaire dans lesquelles le visiteur pourra découvrir la vie de Ben Gourion, ses premières années à Sdé Boker et sa vision pour la région, mais aussi un pavillon consacré au leadership où sont exposées une réplique du micro utilisé en 1948 pour déclarer l’indépendance d’Israël, des bandes audio, des caricatures, des photos…

Enfin, impossible de conclure cette visite dans le Neguev sans un détour par les tombes de Paula et David Ben Gourion, à quelques minutes de là. Dans un cadre incroyable, entre allées d’oliviers et faune sauvage pouvant faire penser à une réserve naturelle, les sépultures du couple dominent un canyon à couper le souffle, leur sobriété s’accordant parfaitement à la fois aux personnes qu’ils furent, et à l’espace naturel dans lequel elles se trouvent.

Si vous désirez aller plus loin :

– Journal 1947-1948 : Les secrets de la création de l’Etat d’Israël, aux éditions de la Martinière. 620 pages. 23,00€.
Une histoire moderne d’Israël, d’Eli Barnavi, aux éditions Flammarion. 347 pages. 8,20€.
Géopolitique d’Israël, de Frédéric Encel et François Thual, aux éditions Points. 490 pages. 10,10€.
Géopolitique de Jérusalem, de Frédéric Encel, aux éditions Flammarion. 300 pages. 8,20€.
Ô Jérusalem, de Dominique Lapierre, aux éditions Pocket. 924 pages. 10,50€.

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