Notre sélection de spectacles au Festival de Sarlat 2021

La carte blanche est donnée à l’éternel jeune homme, Jean Paul Tribout, qui choisit des pièces du répertoire classique et contemporain dans des lieux magnifiques en plein-air, accompagnés de rencontres-débats avec un public qui compte près de 7.000 spectateurs.

Se jouera notamment le grand succès de Gilles Segal, En ce temps-là, l’amour, récit profond qui évoque la force de la transmission et du devoir d’éducation durant la Shoah. Un homme raconte à son fils et son petit fils une histoire troublante ; il a assisté, dans un train en direction d’Auschwitz, à une édifiante leçon d’amour et de liberté entre un père et son fils de douze ans.

Pendant sept jours, temps de la durée du « voyage », le père éduque son fils, lui apprend toutes les matières et lui parle aussi de D.ieu, de Mozart et des beautés de la vie, comme dans une école itinérante, faisant fi du chaos mortifère.

« Il fait tenir dans cette vie réduite tout ce qui aurait du la remplir dans sa durée normale. »

En ce temps-là, l’amour, interprété par David Brecourt, est emprunte d’une force émotionnelle intense. Le 20 juillet 2021.


Didier Caron, l’auteur de théâtre, nous entraine dans un huis-clos haletant entre deux hommes, au fil d’un suspens allant crescendo, sur fond de Seconde Guerre mondiale. Un soir dans la loge du Philharmonique de Genève, un grand chef d’orchestre de renommée internationale, H. Miller, reçoit contre son gré un spectateur enthousiaste et admirateur, M. Dinkel, de Belgique. Peu à peu, un climat pesant s’installe quand le visiteur dévoile un terrible secret de famille caché durant quarante ans, dans un camp de concentration.

On assiste à un suspens psychologique sur les notions de transmission, de vengeance, de réparation… Question fondamentale : sommes nous responsables des agissements de nos parents, et qu’en est-il de notre libre arbitre, et de notre responsabilité ?

Ce duel oratoire brillant, est admirablement bien servi par Pierre Deny et Pierre Azema.

Fausse note, le 26 juillet 2021


D.ieu, Brando et moi, de Gilles Tournan, reprend le parcours chaotique du comédien Daniel Milgram, dans une histoire unique qui rejoint l’universel.

Nous assistons au tourbillon du parcours affectif et professionnel de ce comédien, grand poseur de questions devant l’Eternel, et qui devient un de ses interlocuteur privilégié dans ce récit.

Comme tout bon juif qui se respecte, il y rend un hommage teinté de règlements de comptes à son père à la veille de sa mort, et parle avec un humour teinté de désespérance de son statut de fils juif sous la soumission de sa mère, mais aussi des femmes, des arts de la scène, des Justes, de la guerre, de ses aspirations ratées parsemés de références à l’humour juif salvateur, où l’on retrouve toutes les valeurs d’humanisme, de partage et de transmission.

Patrick Simon, en comédien inspiré, signe aussi la mise en scène avec la complicité de Maurice Zaoui.

D.ieu, Brando et moi, le 28 juillet 2021

Informations, renseignements et réservations sur le site du Festival de Sarlat.

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