
Hippocrate aux enfers est le résultat d’une quête de l’auteur.
Médecin d’un côté et descendant de victimes de la Shoah de l’autre, il a voulu trouver une explication sur la présence d’une médecine destructrice dans un camp de concentration, et sur le fait que médecine et idéologie nazie puissent marcher main dans la main.
Il a cherché à comprendre comment quelqu’un qui s’engage à soigner et à aider son prochain peut ainsi se servir d’un autre homme comme cobaye.
Les résultats de l’auteur l’ont amené, semble-t-il, dans un lieu où l’horreur est quotidienne. Rien ne le justifie. Si le docteur Mengele est le plus connu, il n’est pas le seul, et les descriptions des expériences s’enchaînent. La plupart des médecins de ce livre sont des hommes, mais on y trouve une femme : Herta Oberheuser. La cruauté est à son comble.
Les résultats des recherches semblent peu probants. Et au final nombre de ces médecins finirent tranquillement leur vie, parfois même en accédant à des postes prestigieux comme ceux qui furent récupérés par les américains pour participer à différentes recherches scientifiques. Ainsi ils échangèrent sans l’ombre d’un remord un rendez-vous avec la justice des hommes contre une voie pavée d’honneurs.
Des photos ajoutent à l’horreur en montrant les médecins. Rien ne les singularise. Leur position de médecin de camp, dans la majorité des cas, n’est pas une issue bienheureuse pour médecins ratés ou inadaptés.
L’auteur ne prétend pas apporter du nouveau par son livre, mais il désire ainsi contribuer à l’effort de mémoire et combattre par la plume tant ceux qui nient que ceux qui justifient l’horreur de ces expériences.
Ce livre de mémoire ne laisse pas indifférent.
Sophie MASSON pour Cultures-J.com.
Hippocrate aux enfers, de Michel Cymes, aux éditions Livre de Poche. 224 pages. 6,60€.
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