Roger Boussinot, auteur des Guichets du Louvre et Des enfants dans les arbres, répondit au proviseur du Collège de la Vallée à Avon, à propos du Plan d’Action Educatif préparant certains élèves aux événements d’Avon en 1944 :
En effet, lorsqu’Alfred Cortot voulut chasser tous les enfants juifs du Conservatoire de Musique de Paris, Jules Boucherit emmena avec lui ses élèves violonistes à Bourron-Marlotte pour se réfugier dans la villa La Chansonnière appartenant à la grande pianiste Magda Tagliaferro.
Après enquête, Yad Vashem a décerné en février 1993 la Médaille des Justes au professeur Jules Boucherit pour son action pendant la guerre. Quelques années auparavant, ses amis avaient fait apposer une plaque en sa mémoire et à cette occasion. Le Frère André Lendger, aumônier national des Artistes, avait dit alors :
Parmi les autres élèves juifs de Jules Boucherit, il y a eu Ivry Gitlis. Jules Boucherit fut un violoniste français et professeur au Conservatoire national de musique de Paris.
Après une carrière de soliste, Jules Boucherit fut nommé au Conservatoire national de musique en 1920 et se consacra exclusivement à l’enseignement à partir de 1923 jusqu’à sa retraite en 1945. Ami de Jacques Thiebault, il a formé de très nombreux élèves parmi lesquels Michèle Auclair, Ginette Neveu, Michel Schwalbé, Ivry Gitlis, Devy Erlih, Serge Blanc, Jacques Dejean et Denise Soriano.
Dans sa jeunesse, Boucherit avait été un mondain. Mais pourtant, dès cette époque, il s’était forgé de fortes idées humanistes. Par exemple, bien qu’ayant fréquenté le milieu nationaliste de Manet, il fut un dreyfusard convaincu.
Pour l’introduction du Journal de Julie Manet, Rosalind de Boland Roberts et Janes Roberts précisèrent :
Berthe Morisot, la mère de Julie Manet, a laissé une très belle esquisse nommée Une leçon de musique, représentant Jeannie Gobillard et Julie Manet avec leur professeur Jules Boucherit.
Julie Manet, nièce du peintre Edouard Manet qui, à quinze ans, ayant découvert Jules Boucherit dans un concert, exigea et obtint des leçons du jeune maître. Elle avait noté dans son journal en 1894 : « (Il a) des dons d’une justesse et d’une pureté admirables, un charme extraordinaire, mais il manque d’ampleur. Il est tout à fait tzigane dans les fameux Airs bohémiens. Jules (Boucherit) leur donne plus de style et de noblesse… Décidément, c’est Jules le premier violoniste. »
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