« La grammaire intérieure » : le roman de David Grossman porté à l’écran

Jérusalem, début des années 60. Aaron n’arrive plus à grandir entre dix et treize ans. La différence entre son esprit vif et agile avec les mots et son corps grossit jusqu’à lui rendre la vie insupportable.

Sa mère, castratrice pleine d’amour et son père, homme simple et survivant des camps ne peuvent pas l’aider car ils ne le comprennent pas. Seule sa sœur, la vivante Yochi et son ami de toujours, Gidon parviennent à le sortir de son questionnement sans fin sur le monde.

Un jour Gidon et Aaron tombent amoureux de la même gracieuse jeune-fille, Yaeli. Frères de sang, ils signent un pacte de ne jamais la voir l’un sans l’autre. Mais le corps et la différence de Gidon lui jouent des tours en l’empêchant d’entrer dans les mouvements de jeunesse inévitables de l’époque, tandis que sa belle s’intéresse de plus en plus à Gidon, car à treize ans ce dernier ressemble vraiment à un homme…

Adapté du best-seller de David Grossman, Le livre de la grammaire intérieure, fresque à la fois poétique et pudique sur l’enfermement d’un adolescent, La grammaire intérieure multiplie les points de vue pour dresser un contraste : d’un côté, un entourage bruissant de vie, de violence et d’amour, de l’autre un enfant qui refuse de grandir et s’enferme dans ses propres mots. Ces mots viennent pallier des incompréhensions profondes, dans un monde encore en construction et où l’on ne demande jamais « pourquoi? », dans un pays de non-dits, où les jeunes doivent être forts, bien nourris, travailleurs et où le malaise psychologique est un luxe que personne ne peut vraiment se permettre.

Chacun des personnages du film, de la grand-mère folle, au père mutique, en passant par la mère hystérique, est une parcelle de ce monde qu’Aaron fuit pour trouver des mots à l’intérieur de lui-même. Les dialogues du film rendent bien les jeux d’enfant triste d’Aaron.

Avec La grammaire intérieure, l’œuvre de David Grossman est pour la troisième fois portée à l’écran, après Le sourire de l’agneau en 1985, et Quelqu’un avec qui courir en 2007.

La Grammaire intérieure, de Nir Bergman. Avec Orly Silbersatz, Yehuda Almagor, Roee Elsberg. En salles depuis le 13 juin 2012.

Si vous désirez aller plus loin :

Le livre de la grammaire intérieure, de David Grossman, aux éditions Points. 528 pages. 8,20€.
La Grammaire intérieure, de Nir Bergman. DVD. 110 minutes.


Mode et bijoux, arts de la table, décoration, articles pour la jeunesse, souvenirs, artisanat d’Israël… Cultures-J – La boutique vous propose de découvrir plus de 300 références de produits inspirés de l’art et de l’histoire du judaïsme…

« Tous nos produits ont une histoire à raconter.
Quelle sera la vôtre ? »

Partagez vos impressions

Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.