« La mort du cinéma, et de mon père aussi » : l’hommage du réalisateur Dani Rosenberg

Asaf Edelstein est réalisateur et travaille sur son dernier projet : tourner un film dans lequel Yoël, son père, occupe le rôle principal.

Malheureusement, ce dernier, atteint d’un cancer et gravement malade, peine à jouer et à se battre contre le mal qui le ronge. Pour Asaf, reclus dans son monde, ce film doit se poursuivre.

Intrusif et pesant pour toute la famille, le tournage devient alors un fardeau obsessionnel et un sujet de tensions entre le jeune réalisateur et ses parents, ainsi qu’avec son épouse enceinte. Plutôt que de se perdre dans des projets puérils, peut-être devrait-il songer à trouver un travail et subvenir aux besoin de sa famille.

Ce que personne ne semble comprendre en revanche, c’est le caractère profond et intime de ce film qui lui tient tant à cœur. Il ne s’agit pas d’un caprice cinématographique mais bel et bien d’un hommage qu’il souhaite rendre à son père : immortaliser les derniers moments autour d’un projet commun, aux allures d’épopée familiale.

Largement inspiré de son histoire personnelle, Dani Rosenberg, ancien étudiant de l’école de cinéma Sam Spiegel de Jérusalem, signe ici son premier long-métrage, après de nombreux courts et moyen-métrage dont Susya en 2011, ou Uri Zohar, le retour en 2018…

Et comme en Israël, les faits de société ne sont jamais très éloignés de l’histoire politique, les angoisses qui baignent la société israélienne — l’Iran, la Syrie, la Shoah… — sont également évoqués.

« En Israël, la vie privée et la vie publique, la sphère intime et la sphère politique, se mélangent sans cesse. Il s’agit d’un conflit, d’un empiètement qui se manifeste dans chaque foyer et qui, concrètement, détermine chaque décision prise par n’importe quel citoyen.« 

Dani Rosenberg.

C’est le père de Dani Rosenberg devait camper son propre rôle, mais deux jours après le début de tournage, son état de santé n’a pas permis de poursuivre. C’est alors qu’il a décidé de faire appel à des acteurs. N’en reste pas moins une témoignage familial puisque dans La mort de mon père, et du cinéma aussi, le personnage de Nina Edelstein, la mère d’Asaf, est campé par la mère du réalisateur, Ina.

Notons également la présence dans le film de Noa Koler, une des actrices les plus populaires en Israël, déjà vue dans Wedding Plan en 2016, et qui incarne ici l’épouse enceinte et épuisée d’Asaf Edelstein.

La mort du cinéma, et de mon père aussi, de Dani Rosenberg, en salle le 4 août 2021.

Si vous désirez aller plus loin :

Le nouveau cinéma israélien, d’Ariel Schweitzer, aux éditions Yellow Now / Côté Cinéma. 173 pages. 15,00€.
Le cinéma israélien de la modernité, d’Ariel Schweitzer, aux éditions L’Harmattan. 276 pages. 27,50€.

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