« Le fils » : un drame familial à la Comédie des Champs-Elysées

Depuis trois mois, Nicolas, en pleine crise d’adolescence, ne va plus à l’école. En proie à un mal-être grandissant, Anne, sa mère chez qui il vit depuis la séparation de ses parents, s’inquiète de le voir dériver chaque jour un peu plus, ignorant où il se rend durant ces longues heures d’errance.

Jadis souriant et lumineux, le jeune garçon est aujourd’hui devenu renfermé, solitaire, et semble petit à petit gagné par la dépression, que ne fait qu’accentuer la culpabilité qu’il ressent vis-à-vis de l’échec du mariage de ses parents, et de leur divorce.

Quant à Pierre, son père, brillant avocat sur le point d’entrer en politique, il a refait sa vie avec Sofia, avec qui il a un petit garçon…

Inquiète, effrayée même par certains comportements de ce fils qu’elle ne reconnaît plus, Anne demande à Pierre d’accueillir Nicolas chez lui pendant quelques temps. Une requête que Pierre accepte, mais qui ne sera pas sans conséquences sur sa vie et celle de son couple, impuissant à maîtriser une situation dont nul ne mesure la gravité.

Avec cette superbe pièce, l’auteur Florian Zeller clôt une trilogie familiale débutée en 2010 avec La mère, montée au théâtre de Paris et interprétée par Catherine Heigel, Molière de la Meilleure comédienne pour ce rôle, suivie deux ans plus tard par Le père, avec Robert Hirsch, pièce elle aussi couronnée de nombreuses récompenses et considérée par le journal britannique The Guardian comme étant « la pièce la plus acclamée de la décennie ».

Sur la scène de la Comédie des Champs-Elysées, Anne Consigny et Elodie Navarre, respectivement Anne et Sofia, donnent donc la réplique à Yvan Attal, que l’on n’avait pas revu sur les planches depuis 2012 dans Race, de David Mamet.

Si je ne suis pas retourné sur les planches de théâtre pendant six ans, c’est aussi parce que je n’ai pas trouvé de pièce qui me bouleversait comme celle-là. La pièce a résonné de manière intime en moi. Yvan Attal.

Le rôle de Nicolas est quant à lui tenu par le brillantissime Rod Paradot, révélé au grand public en 2015 dans La tête haute, César du Meilleure espoir masculin, et qui signe ici une entrée triomphale dans le monde du théâtre, absolument remarquable en adolescent paumé et rongé par la culpabilité.

Un drame familial certes éprouvant, mais magistral !

Le fils, actuellement à la Comédie des Champs-Elysées.

Si vous désirez aller plus loin :

Le fils, de Florian Zeller, aux éditions L’avant-scène. 14,00€.
Le père, de Florian Zeller, aux éditions L’avant-scène. 96 pages. 12,00€.
La mère, de Florian Zeller, aux éditions L’avant-scène. 86 pages. 12,00€.

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