« Le miracle Spinoza » : la pensée du philosophe vue par Frédéric Lenoir

« Le miracle Spinoza » de Frederic Lenoir constitue une occasion à ne pas manquer pour découvrir en douceur la vie et l’oeuvre dont Goethe, Nietzsche, Freud, Einstein, Bergson et bien d’autres ont déclaré avoir vécu la découverte, comme un « miracle » : miracle de clarté, de profondeur, d’élan, d’espoir.

Rien de moins qu’une invitation à vivre sa vie dans la joie et la béatitude.

L’ouvrage débute par une biographie épique et enjouée, dans la Hollande du 17ème siècle où le jeune Baruch est très tôt repéré pour la vivacité de son esprit par le rabbin qui lui enseigne la Torah, à la synagogue de son quartier. Un endroit où l’on ne plaisantait pas avec le dogme et Spinoza assiste, à quinze ans, aux coups de fouet infligés à ceux qui remettent en question les fondements de la religion juive.

Mais malgré ce contexte peu propice à la liberté de penser, Frédéric Lenoir nous présente la naissance d’une personnalité d’une curiosité et d’une intelligence telles qu’aucune menace, aucun moyen de coercition ne semble pouvoir en entraver le développement. Et même s’il compatit au sort cruel fait au jeune homme qui, à l’âge de vingt-trois ans, est exclus et conspué à jamais par sa communauté, le lecteur se dit que ce bannissement était peut-être le prix à payer afin que Spinoza trouve l’espace et le temps nécessaire à l’approfondissement de sa pensée.

Vient alors pour le lecteur le temps d’entrer, pas à pas, dans le vaste monde aux multiples méandres de la pensée de Spinoza.

Vaste et multiple programme car ce qui est proposé est l’appréhension de toutes les questions essentielles de l’humanité, une explication logique et rationnelle de l’existence de D.ieu, ainsi qu’une critique libre et objective des religions qui vaudra à l’auteur d’être condamné unanimement par les tenants du dogme des trois monothéismes.

Une éloge pragmatique — et là encore rationnelle — de la démocratie et de l’Etat de droit, une éthique à usage personnel et universel à-même d’aider chacun à renoncer à « ses passions tristes », et à laisser la joie, comme un moyen d’élévation, irriguer sa vie et sa pensée.

Une invitation à vivre une vie juste et heureuse par une présentation  guidée par les lumières naturelles de l’esprit et de la raison, de principes de vie et d’explication du monde.

Pour quiconque s’est essayé à se lancer sans avertissement et sans préparation à l’assaut de l’austère cathédrale faite d’axiomes, de préceptes et de théorèmes de L’Ethique de Spinoza, Frédéric Lenoir en fait une pensée pratique à-même de permettre à tout un chacun de mieux comprendre – et de mieux vivre – le monde contemporain.

Le miracle Spinoza, de Frédéric Lenoir, aux éditions Livre de Poche. 288 pages. 7,70€.

Si vous désirez aller plus loin :

Le problème Spinoza, d’Irvin Yalom, aux éditions Livre de Poche. 552 pages. 9,70€.
Le clan Spinoza, de Maxime Rovere, aux éditions Flammarion. 560 pages. 10,00€.
Introduction à Spinoza, de Charles Ramond, aux éditions La Découverte. 128 pages. 11,00€.
Qui a tué Spinoza ?, de Jean-François Bensahel, aux éditions Grasset. 224 pages. 20,00€.
Oeuvres complètes, de Baruch Spinoza, aux éditions Bouquins. 1.440 pages. 32,00€.

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