« Le prêteur sur gages », le chef-d’oeuvre méconnu de Sidney Lumet

Solly Nazerman, homme froid et sans émotion, vit à Harlem où il possède une boutique de prêteur sur gages, achetant bibelots plaqués or, chandeliers argentés et autres babioles pour quelques dollars à des personnes souvent plongées dans le désespoir. Tout comme lui.

le preteur sur gages sidney lumetJadis professeur à Leipzig, il est un rescapé d’Auschwitz et de l’horreur nazie qui a transformé l’Europe en un gigantesque cimetière. Sa famille décimée dans les camps de la mort, c’est seul que Solly gagna l’Amérique 25 ans plus tôt. Depuis lors, sa vie est un désert que ne viennent perturber que les violents flashbacks de ses souvenirs.

Ortiz, le jeune apprenti qu’il a pris sous son aile et à qui il apprends à reconnaître les différents métaux, profite quant à lui de la vie, et fréquente clubs de travestis et autres maisons closes. L’une de ses rencontres va faire prendre conscience à Solly de l’origine de ses revenus.

Sorti en 1964 et tiré du roman d’Edward Lewis Wallant, c’est dans une version restaurée que le chef-d’oeuvre cinématographique de Sidney Lumett ressort en salles ce 9 juillet.

Le réalisateur, qui avait a l’époque refusé d’utiliser des images d’archives pour montrer la Shoah, avait donc reconstitué toutes les scènes de flashbacks ponctuant le film, scènes de une à quatre secondes. Malgré une bande son signée Quincy Jones, une lumière superbe et des contrastes et des perspectives d’un esthétisme proche de celui du grand Orson Welles, Le prêteur sur gages connaîtra un échec cuisant lors de sa sortie aux États-Unis. Il lui faudra même braver la censure qui lui était faite.

Le prêteur sur gages, actuellement en salles, en version restaurée.

Partagez vos impressions

Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.