« Les derniers jours de Stefan Zweig » sur les planches du théâtre Antoine

Evènement de la rentrée, Les Derniers jours de Stefan Sweig se joue actuellement, et jusqu’au 5 janvier 2013, au théâtre Antoine.

derniers jours sweigFin août 1941. Stefan Sweig et sa seconde épouse, Lotte, débarquent à Rio de Janeiro, en provenance de New York. Détenteur d’un simple visa provisoire, la cité américaine n’était qu’une étape de plus, qu’une fuite de plus dans la vie de l’auteur.

Après avoir quitté sa Vienne natale en 1934, quelques mois seulement après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Stefan Sweig a pour un temps trouvé refuge en Angleterre, où il se consacre à l’écriture de la biographie de Marie Stuart. Mais lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, et bien que devenu citoyen britannique, il sent planer autour de lui un climat de suspicion permanent en raison de ses origines autrichiennes. Aussi décide-t-il de quitter l’Angleterre à la fin de l’année 1940 pour rejoindre les Etats-Unis en compagnie d’Elizabeth Altmann, dite « Lotte », sa seconde épouse, rencontrée dans la capitale britannique. Malgré leur grande différence d’âge, le couple s’aimera d’un amour passionné, et ce jusque dans la mort.

Dans la mégapole de la côte est, Stefan et Lotte ne trouvent rien du rêve américain. Elle, asthmatique, ne supporte pas le climat, lui s’y ennuie, et de plus, ils n’ont obtenu qu’un visa provisoire. Ils décident de quitter les Etats-Unis pour le Brésil, où le président Varga, mieux disposé envers les Juifs d’Europe contraints à l’exil, leur offre l’accueil et l’hospitalité que de nombreuses nations leur refuseront.

De Rio, ils prennent un train pour une petite ville fondée un siècle plus tôt par l’empereur Don Pedro en l’honneur de son épouse, une autrichienne descendante des Habsbourg – ironie de l’histoire. Paradis tropical à l’écart des turbulences mondiales, Pétropolis est perdue aux confins de la jungle. Là, le couple s’installe dans une petite maison de trois pièces sur les hauteurs de la ville, propriété d’une anglaise avec qui le couple a signé un bail d’une durée de six mois seulement. Comme un signe.

Dans ce décor paradisiaque, l’écrivain achève Le joueur d’échecs et Montaigne, et travaille à son autobiographie, Le monde d’hier. Mais au regard des dramatiques évènements qui secouent la planète en ce début d’année 1942, et l’expansion effrénée des forces du mal – en Europe et en Asie, il est persuadé de ne plus rien avoir à faire dans ce monde qu’il ne reconnait plus, et qui l’effraie. Tandis que le couple se trouve à Rio pour le carnaval, où Lotte semble enfin s’amuser après des semaines et des mois d’ennui, Singapour tombe aux mains de l’armée japonaise. Ils quittent aussitôt Rio pour rentrer dans leur maison de Pétropolis.

Le 22 février 1942, le lendemain de leur retour, Stefan Sweig envoie son dernier manuscrit à son éditeur brésilien. Quelques minutes plus tard, le couple avale une fiole de Véronal, mettant définitivement un terme à des années de fuite et d’errance.

Dans cette adaptation mise en scène par Laurent Gelas, l’humoriste Patrick Timsit campe un Stefan Sweig tragique, austère et ennuyeux, qui semble n’être plus que l’ombre de lui-même tandis qu’à ses côtés, Elsa Zylberstein brille de mille feux dans un rôle qu’on dirait écrit pour elle. Assoiffée d’une vie à laquelle elle ne peut prétendre, maladivement jalouse et débordante de vitalité dans une forêt tropicale, elle est Lotte même au-delà de la dernière minute de représentation…

Tragique et émouvant !

Les derniers jours de Stefan Zweig, avec Patrick Timsit et Elsa Zylberstein. Au théâtre Antoine, jusqu’au 5 janvier 2013. Tarifs, horaires et réservations sur le site du théâtre Antoine.



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Si vous désirez aller plus loin :

– Les derniers jours de Stefan Zweig, de Laurent Seksik, aux éditions J’ai lu. 192 pages. 6,10€.
– Les derniers jours de Stefan Zweig, la BD de Guillaume Sorel et Laurent Seksik. 88 pages. 16,00€.

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