« Les milles et une nuits de Krushnik », de Sholem-Aleikhem

Dans Les milles et une nuits de Krushnik,  Yankl le Yunévien raconte ses déboires à Sholem-Aleikhem. Ils se sont croisés sur le bateau qui les amènent à New-York.

Chaque soir durant la traversée, Yankl raconte un peu de ses malheurs, liés à la concupiscence des allemands et des russes pour le village qu’il habite, Krushnik, et celui où il est né, Yunev. Russes et Allemands à tour de rôle les envahissent, et quoiqu’il advienne, la communauté juive se trouve au centre du drame, et en premier lieu cela retombe sur Yankl.

Entre les allemands qui forcent son fils Yehiel à devenir Maïeur de Krushnik et les russes, chez qui son deuxième fils Shmuel-Moyshe s’enrôle, la situation est complexe. En soit, cela pourrait trouver une issue heureuse, mais une situation en entraîne une autre et très vite la situation initiale se transforme, et chaque malheur dont Yankl se trouve sauvé entraîne une nouvelle difficulté.

Le texte fait aussi porter l’attention du lecteur sur le fait qu’en diaspora, les juifs sont à la merci des autres peuples. Face aux contrainte, ils espèrent toujours qu’un nouveau vainqueur apportera une amélioration et finalement, en cas de guerre, enrôlés, ils se retrouvent au combat face à d’autres juifs qui, chaque jour, prient dans les mêmes mots, les mêmes textes.

Les thèmes sont graves, le ton plein d’entrain avec un comique de répétition et de situation. Yankl s’adresse à Sholem-Aleilkhem mais celui-ci ne dit mot, donnant un monologue déguisé en dialogue, et un récit plein de vitalité et de mouvements.

Les mille et une nuits de Krushnik, de Sholem-Aleikhem, aux éditions L’Antilope. 160 pages. 17,00€.

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