Les Natanson, Misia, Mallarmé et la « Revue Blanche »…

Les Natanson, une jeunesse dorée au lycée Fontanes à Paris

Le Lycée Fontanes était le seul lycée pour la Plaine Monceau, le Bois, Passy… A côté de l’escouade de poètes symbolistes qui a rendu cette génération célèbre, des anciens élèves du Lycée Fontanes, à qui Camille Bloch et Gabriel Astruc servirent de répétiteur, laissèrent leur nom à la postérité : le poète Ephraïm Mikhaël, le peintre Paul Sérurier, le futur duc Elie Decaze, Paul de Rémusat, Stuart Merryll, André Fontainas, Pierre Quillard, Marcel Proust, Jacques Bizet, fils de Georges et Geneviève Halévy, Thadée et Alfred Natanson etc….

Alexandre  Natanson, qui était un peu plus vieux, passa aussi par le Lycée Fontanes et devint avocat. Il fut notamment le défenseur de plusieurs anarchistes. La famille Natanson était une lignée de riches banquiers juifs polonais qui émigrèrent en France dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Adam Natanson, après avoir amassé une fortune considérable en Pologne, vint s’établir à Paris en 1880, place Saint-Michel. Il s’installa ensuite avenue de Friedland, puis acheta un hôtel particulier au 85 rue Jouffroy. Adam et Annette Natanson eurent quatre fils : Alexandre, Thadée, Léon et Louis Alfred. Léon ayant disparu, les trois autres frères, puisant dans l’immense fortune familiale, fondèrent La Revue Blanche avec quelques-uns de leurs congénères du lycée Fontanes (lycée Condorcet) : Marcel Proust, Romain Coolus, Léon Blum, Lugné-Poé, Robert Dresbois, Pierre Veber, Fernand Gregh etc…

Après leur mariage Thadée et Misia Natanson habitèrent dans un hôtel particulier rue Saint-Florentin. De nombreux tableaux représentent ce couple dans leur appartement.

Thadée et Misia Natanson
Pierre Bonnard, 1906. Musée du Prado, Madrid.

Les Natanson et Mallarmé

A Valvins, Stéphane Mallarmé y pêchait auprès de son ami Nadar, et il eut pour voisins Élémir Bourges, Henri de Régnier, Edouard Dujardin, Paul et Victor Margueritte, Odilon Redon, Camille Mauclair, Armand Point, Stuart Merrill, Gabriel Seailles, Renoir etc… Il y recevait donc des amis arrivant de Paris ou d’alentours, tels Berthe Morisot et sa fille Julie Manet, Paul Valéry, Edouard Manet, Léon Dierx, Edouard Vuillard, Marcel Schwob, et bien sûr les Natanson.

Stéphane Mallarmé n’appelait-il pas affectueusement la femme de Thadée Natanson « la gentille Misia », car il l’avait connu jeune fille chez son père, Cyprian Godebski. Dès que les Natanson étaient à Valvins, Stéphane Mallarmé était chez eux : « tous les soirs vêtu d’une longue houppelande et chaussé de sabots en bois, une lanterne à la main, et une bonne bouteille de vin dans l’autre, Mallarmé longeait le sentier boueux qui conduisait chez les Natanson pour partager un des copieux repas de Misia ».

En entrant à la Grangette, il enlevait ses sabots, révélant de ravissants chaussons noirs. Il racontait des histoires pour faire rire Misia et, secoué par le rire à son tour, s’exclamait « Qu’elle est gentille ! », comme le racontent Arthur Gold et Robert Fizdale dans La vie de Misia Sert. Le jour de l’An, rituellement, Mallarmé offrait à Misia Natanson un éventail japonais avec une dédicace ; celui qui a survécu porte encore ces vers :

Aile que du papier repolie
Bats toute si t’initia
Naguère à l’orage et la joie
De son piano Misia.


Stéphane Mallarmé aimait l’autodérision. Son adresse à l’auberge de Cayenne, à Valvins, en est un exemple :

Monsieur Mallarmé, le Pervers
A nous fuir pour les bois s’acharne
Ma lettre, suit sa trace vers
Valvins, par Avon, Seine et Marne.


La mort de Mallarmé affecta beaucoup tout son entourage, et particulièrement Misia Natanson, qui plongea dans une profonde tristesse. Elle suivit le corbillard au bras de Paul Valéry, alors que Thadée soutenait Renoir en pleurs.

En saison, Thadée Natanson et sa femme Misia ouvraient aux collaborateurs de la Revue Blanche et à leurs amis La Grangette, leur maison de Valvins, achetée spécialement pour être à côté de Mallarmé en 1894. Les Natanson y recevaient entre autres Zola, Maeterlinck, Anet, Willy et Colette, Monet, Manet, Corot, Sisley, Pissaro, Puvis de Chavannes. Cette Maison, au temps des Natanson, voyait aussi quelques fois l’apparition d’Octave Mirbeau, qui n’habitait pas loin de Fontainebleau, ou bien encore Marcel Schwob et sa femme Marguerite Moreno qui venaient de Barbizon.

Misia, muse hospitalière, y posait pour d’innombrables portraits et photos et jouait du piano pour ses invités magnétisés par cette musicienne autant que par sa musique.

Misia au piano
Henri de Toulouse-Lautrec, 1897. Musée des Beaux Arts de Berne.

Bonnard et Vallotton laissèrent une série de magnifiques portraits de Misia avec ses cheveux en brioche et son corps épanoui. De nombreuses photos montrent Thadée Natanson à Valvins en compagnie de Mallarmé faisant ensemble de longues promenades en bateau sur le voilier qui portait fièrement le nom de « S.M. » (Stéphane Mallarmé).

Outre son travail à La Revue Blanche » et les Mardis Littéraires au 87 rue de Rome, Stéphane Mallarmé se rendait souvent chez Alexandre Natanson, qui avait un hôtel particulier avenue du Bois, et où il donnait de somptueuses réceptions. Lors de la pendaison de la crémaillère de sa nouvelle résidence, décorée par Edouard Vuillard, il convia trois cents personnes et demanda à Henri de Toulouse-Lautrec de servir de maître de cérémonie et de barman. Ces soirs là, le Tout-Paris, se pressait sous les floralies en fer forgé et où se donnait ainsi rendez-vous Catulle Mendès, le couple Aron et Hessel, Reynaldo Hahn, Sacha Guitry, Henry Bataille, Porto Riche, Edmond Rostand, Forain, etc….  

En 1896, Thadée vendit La Grangette à Cypa et Ida Godebski, son beau-frère. Ce fut  dans cette maison que Maurice Ravel composa Ma Mère l’Oye pour les enfants de ce couple. Cypa était le demi-frère de Misia Godebski, le fils du sculpteur Cyprian Godebski et de Mathilde Rosen-Natanson, tante des frères Natanson. Thadée et Misia achetèrent alors Le Relais à Villeneuve-sur-Yonne, où ils continuèrent à recevoir de nombreux amis jusqu’à leur divorce.

Les Natanson et La Revue Blanche

C’est à Spa, en Belgique, qu’Auguste Jeunhomme et Joé Hogge eurent l’idée d’une revue consacrée uniquement à la poésie. Joé Hogge était un ami de Louis-Alfred, le cadet des Natanson. L’idée de fonder une revue le passionna et il en parla à ses frères, Thadée et Alexandre. Le premier numéro parut le 1er décembre 1889 et s’annonçait bimensuel. Les administrateurs principaux étaient Auguste Jeunhomme et J.H. de Andelles, mais le nom de Thadée Natanson se multiplia sur les couvertures de la revue. Puis un comité fut formé avec Thadée et Louis-Alfred alors qu’Alexandre en prenait la direction.

Alexandre Natanson, l’aîné, portait le titre de directeur-gérant, Thadée tenait la critique d’art et Alfred qui, sous le nom d’Athis, signait des portraits satyriques. Cette revue étonna pas son éclectisme et son non-conformisme ; par magie, un vent de liberté souffla sur La Revue Blanche, ce qui fit dire à André Gide que c’était « un centre de ralliement de toutes les divergences ».

Elle permit de voir collaborer Maurice Barrés le traditionaliste et Félix Fénéon l’anarchiste, Marcel Proust et le virulent Mirbeau. La Revue Blanche fut également le centre de ralliement des Nabis. Misia Godebska, qui venait d’épouser Thadée Natanson, fut très vite l’égérie de la revue dans laquelle écrivirent Mallarmé, Léon Blum, Tristan Bernard, Claudel, Gide, Péguy, Apollinaire, Jarry, Jules Renard, Barrés, Proust, Fagus, Francis Jammes, etc….

La Revue Blanche offrit ainsi ses colonnes aux meilleurs talents de l’époque ; les dessinateurs ou les peintres de Bonnard à Vuillard, de Toulouse-Lautrec à Vallotton et des illustrateurs comme Maurice Denis et Odilon Redon. En 1894, Léon Blum et Tristan Bernard proposèrent aux Natanson de créer ensemble une chronique des sports dans la revue. Léon Blum signa la rubrique cycliste et Tristan Bernard celle des « potins hippiques« . Ce fut Romain Coolus, pseudonyme de René Weil, qui introduisit Tristan Bernard dans cette équipe.

Et la musique ? Ce ne fut qu’en 1901 que la musique trouva sa place dans la revue sous la plume de Claude Debussy, qui signait sous le pseudonyme de Monsieur Croche. Ainsi, pendant quatorze ans, les sommaires de la revue collectionnèrent les signatures les plus célèbres.

La Revue Blanche ne survivra guère au divorce du couple Misia-Thadée Natanson. La muse partie, le charme était rompu…. Il faut dire qu’en 1900, La Revue Blanche, qui avait englouti des sommes considérables, commençait à poser à Thadée un grave problème financier. Thadée avait d’ailleurs perdu son enthousiasme initial pour les lettres et s’était lancé depuis l’Affaire Dreyfus dans la politique et les questions sociales.

Très affecté par ce divorce, bien que n’ayant rien fait pour l’empêcher, Thadée se vengea en écrivant avec Octave Mirbeau Le Foyer, une pièce grinçante à trois personnages, inspirée de sa propre vie.

Au bord de la ruine, les frères Natanson laissèrent tomber leur création, ayant en tête une foule de brillants projets dans le domaine de l’industrie. Thadée Natanson céda alors ses parts à son ami Eugène Fasquelle en 1903 après avoir fait paraître aux Editions Revue Blanche les deux premiers romans à succès de Tristan Bernard : Mémoires d’un jeune homme rangé et Un mari pacifique. Thadée Natanson était riche et beau, s’habillait avec une élégance recherchée et faisait partie de la jeunesse dorée de l’époque. Il avait un appétit d’ogre, commandait ses repas extraordinaires chez Larue. Thadée envoyait Lala, une des chambrières de son père, chercher sa parfumerie chez Houbigant : L’Idéal, dont était imprégné ses incalculables mouchoirs de chez Charvet. Ce géant utopiste et léger était aimé de ses amis et était l’ami des femmes.

Thadée Natanson était un prodigue, ses emballements invincibles le faisaient entraîner ses frères, parfois même les femmes de chambre — presque toujours amoureuses de ses manières seigneuriales — dans des entreprises périlleuses.

Alfred Edwards proposa à Thadée le poste de directeur d’une mine de charbon en Hongrie pour l’éloigner de Misia, proposition qu’il accepta sans hésitation.

Dans les premiers jours d’août 1914, le capitaine d’artillerie Thadée Natanson épousa en secondes noces Reine Vaur. Il l’amena à Lyon, où pressenti par son ami Loucheur, il dirigea avec autorité et efficience une usine de guerre. En 1921, on apprenait la nomination de Thadée Natanson au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur par le Ministère des Travaux Publics. Après la fin de la Première Guerre Mondiale, Thadée Natanson fut saisi par le virus des affaires, et se lança dans plusieurs affaires infaillibles qui ruinèrent tout le clan Natanson. Il resta cependant toujours très proche de ses amis les peintres.

Reine Natanson avait du caractère. Pendant les années noires de l’Occupation, elle marchait lentement et fièrement au bras de son mari, grand vieillard marqué d’une étoile jaune. Thadée Natanson, mécène, journaliste et chroniqueur, fut l’ami des plus grands artistes. Jamais le souvenir de Valvins ne le quitta.

Valvins et l’Affaire Dreyfus

A l’aube de l’Affaire Dreyfus, beaucoup de juifs collaborèrent à La Revue Blanche. Les adeptes de Drumont l’ont d’ailleurs surnommé « Le Nid à Youtres ». Or, comme l’a si bien dessiné Caran d’Ache, cette affaire allait jusqu’à monter les uns contre les autres les membres d’une même famille. Dès le début de l’Affaire Dreyfus, les Natanson et la plupart de leurs amis, dont Charles Péguy, se rangèrent auprès de Bernard Lazare et de Joseph Reinach, puis ensuite d’Emile Zola pour défendre le capitaine déchu. En revanche, l’attitude des responsables du judaïsme français fut assez désagréable ; seul le Grand Rabbin Zadock Kahn prit fait et cause pour Alfred Dreyfus.

Or, si la revue avait observé un silence de principe sur l’Affaire, ce fut qu’elle entendait siéger « ailleurs«  au lendemain de l’acquittement du vrai coupable : Esterhazy. Par ses pairs et la publication du J’accuse de Zola, ce fut La Revue Blanche qui, cette fois, collectivement prit la parole.

Seules deux voix firent défaut : Alfred Mulhfeld, qui fut secrétaire de rédaction de la revue, et Pierre Veber, beau-frère de Tristan Bernard. La fracture se produisit le 1er février 1898 , au lendemain de la condamnation d’Emile Zola. Valvins fut alors divisé en deux camps : les Dreyfusards, partisans de la révision — parmi eux : Monet, Proust, Jacques Emile Blanche, les frères Natanson, Pissaro et naturellement Emile Zola ; les antidreyfusards comprenaient quant à eux Edgar Degas, Paul Valéry, Alexis Rouart, Henri Rouart et ses quatre fils, Jean-Louis Forain et Paul Cézanne.

Thadée Natanson fut l’un des familiers de Degas, pourtant l’Affaire Dreyfus allait les séparer à jamais. Thadée constata avec amertume l’attitude de ce peintre en notant :

« Degas. Lorsque l’ami fidèle de tous les Halévy et Mme Strauss-Bizet, et qui le fut longtemps de Pissarro, devint au cours de l’Affaire plus que jamais antisémite et nationaliste ; ce fut avec une violence qui pouvait le faire pleurer de rage ».  

Auguste Renoir eut quelques mots sévères pour les juifs mais s’arrangea pour rester neutre, alors qu’aujourd’hui nous savons qu’il fut franchement antisémite. Julie Manet adressa en 1899 une souscription de six francs à La Libre Parole pour le rapatriement des Juifs à Jérusalem. A côté de La Revue Blanche, Alexandre Natanson fonda en 1897 une petite revue hebdomadaire, Le Cri de Paris. Cette revue fut une enfant terrible, indiscret, babillard, mais dont la malice n’a jamais été agressive que contre les ridicules et les abus. A travers le temps et l’espace, il est possible d’imaginer à Valvins les discussions qui devaient sans doute courir sur Alfred Dreyfus, sur son avocat Maître Fernand Labori, sur André Crémieu-Foa, ou bien encore sur les affaires d’antisémitisme dans l’Armée à Fontainebleau. Mais ce fut surtout la vie des artistes qui devait intéresser tout un chacun. 

Misia Godebska

Marie Sophie Olga Zénaïde Godebska, plus communément appelée Misia, naquit le 30 mars 1872 à Saint Pétersbourg alors que sa mère, Sophie Godebska, meurt en lui donnant le jour. Elle était la fille aînée d’Adrien-François Servais et de Sophie Féguine. Virtuose du violoncelle, Servais atteignit rapidement la gloire et la renommée, il épousa à Saint Pétersbourg Sophie Féguine, fille d’une famille juive prospère, qui aimait la musique et s’était convertie au christianisme. Ce couple se fit construire à Halle, en Belgique, une maison de style italien et accueillait tout le monde musical de l’Europe.

Misia fut donc élevée par sa grand-mère maternelle dans cette maison de Halle où Franz Liszt, un familier, avait coutume de prendre la fillette sur ses genoux pour la laisser jouer un morceau de Beethoven. Reine de Paris à l’âme polonaise, Misia Godebska épousa en 1893 son ami d’enfance, Thadée Natanson. Elle fut considérée comme la plus jolie femme de Paris.

Merveilleuse élève de Gabriel Fauré au piano, Misia régna alors, mutine, rouée et fantasque, au siège de La Revue Blanche, rue Lafitte, comme dans la demeure de Thadée, rue Saint-Florentin. De son charme slave, elle fascina les plus grands, de Mallarmé qui écrivait des vers sur son éventail, à tous ces peintres qui l’immortalisèrent sur leurs toiles : Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Vallotton et Renoir. Misia, fée dangereuse, savait tout faire et tout défaire. Jolie, d’une beauté un peu canaille malgré son profil de Minerve, elle n’était pas encore la matrone superbe au menton empâté, telle que Lautrec la devina. Cette femme-enfant, cette femme-chatte, s’intéressait à tout, lisait les manuscrits envoyés à la revue, courait les expositions, les théâtres et passait des heures au piano.

Les Natanson voyageaient et sortaient beaucoup. En 1896, ils assistèrent à la Première orageuse d’Ubu Roi. Lors de cette soirée, montée par leurs amis Jarry, Toulouse-Lautrec, Bonnard et Vuillard, Misia prit part à l’une des plus grandes batailles du théâtre auxquelles elle fut intimement associée ; elle participa également à celle du Prélude de l’après- midi d’un faune et celle du Sacre du Printemps.

Amie de Gabriel Astruc, elle participa à l’inauguration du théâtre des Champs-Elysées. Tous les artistes étaient amoureux d’elle, Mallarmé, Vuillard, Valloton… Certains voulurent la peindre nue, Renoir en premier, qui la suppliait. Seul Pierre Bonnard put esquisser ce genre de dessin.

Double portrait de Misia
Pierre Bonnard, 1906.

En 1902, Misia quitta Thadée pour épouser Alfred Edwards, directeur du Journal Le Matin, puis en troisièmes noces elle épousa le peintre espagnol José Maria Sert. Durant la Première Guerre Mondiale, Misia équipa une ambulance de radiologie et, par ce biais, fut l’une des héroïnes de Jean Cocteau dans Thomas l’Imposteur.

A la Belle-Epoque, on la vit souvent sur les plages normandes en compagnie de Coco Chanel et d’autres grandes bourgeoises. Elle vivait à l’hôtel Régina à l’année auprès de José Sert, lorsqu’il était à Paris. Elle eut de nombreux amants dont Eric Satie, qui lui dédia trois compositions en forme de poire.

Sa vie fut bien remplie et Misia s’éteignit le 15 octobre 1950. Coco Chanel s’enferma avec la défunte et l’habilla en rendant son amie aussi belle que du temps de sa jeunesse. Ce fut  vêtue de blanc, ceinte d’une écharpe rose et reposant parmi des fleurs blanches que Misia fut ensevelie également dans le cimetière de Samoreau, non loin de la tombe de Mallarmé.

Ainsi, le Prince des Symbolistes et la Reine de Paris étaient réunis pour l’éternité.

Si vous désirez aller plus loin :

La vie de Misia Sert, d’Arthur Gold et Robert Fizdale, aux éditions Gallimard. 416 pages. 10,30€.
La Sibylline, de Maryse Wolinski, aux éditions Seuil. 360 pages. 20,10€.
Misia Sert & Coco Chanel, de Dominique Laty, aux éditions Odile Jacob. 252 pages. 22,25€.
Misia l’inspiratrice, de Jo Frémontier (préface de Karl Lagerfeld), aux éditions Steidl. 256 pages. 28,00€.
Un Henri de Toulouse-Lautrec, de Thadée Natanson, aux éditions École des Beaux Arts. 269 pages. 21,00€.
La Revue blanche : Histoire, anthologie, portraits (1889-1903), d’Olivier Barrot et Pascal Ory, aux éditions La Table Ronde. 456 pages. 10,20€.
La Revue Blanche, une génération dans l’engagement (1890-1905), de Paul-Henri Bourrelier, aux éditions Fayard. 1.200 pages. 45,70€.

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