Les yeux de Venise, le nouveau roman d’Alessandro Barbero, dépayse le lecteur.
L’action se situe à Venise bien-sûr, mais aussi sur mer, vers l’Orient, au gré des voyages.
Le lecteur se retrouve ainsi en 1582. Michele, contraint d’embarquer comme rameur pour sauver sa vie, se retrouve ainsi séparé de sa jeune épouse Bianca. C’est une période où Venise souffre de la faim.
A travers les héros, le lecteur découvre la vie des vénitiens. Quelques pages évoquent le ghetto de la Sérénissime, l’auteur montrant la frayeur que procure cet endroit sur Bianca, contrainte de s’y rendre. Mais suite à cette visite, son jugement sur le ghetto se modifiera radicalement.
Comme Bianca, Michele lui aussi croise des Juifs, mais également des musulmans. Les yeux de Venise dépeint en effet les préjugés entre les religions, et à chaque fois, d’une manière ou d’une autre, le lecteur s’aperçoit qu’ils sont liés à une méconnaissance. Par son opportunisme religieux, le personnage de Mami est d’ailleurs fort intéressant.
Il n’en demeure pas moins que le livre se passe principalement dans un milieu très chrétien, ce qui ne signifie pas toujours très « religieux », et l’intrigue emporte le lecteur dans le sillage des héros, de la première à la dernière page.
Sophie MASSON pour Cultures-J.com.
Les yeux de Venise, d’Alessandro Barbero, aux éditions Tallandier. 576 pages. 22,50€.
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