« Loin de mon père », le nouveau film de la réalisatrice Keren Yedaya

« Mes films naissent d’une nécessité politique et sociale. » Keren Yedaya.

Tami, jeune femme d’à peine vingt ans, mène une vie de couple avec Moshe, un quinquagénaire. Outre la différence d’âge, leur relation est d’autant plus intolérable que Moshe n’est autre que son père.

Tami partage le lit de son père. Elle reste cloîtrée chez elle la plupart du temps pour faire le ménage et préparer le repas, s’interdisant elle-même toute liberté, conditionnée à l’isolement.

Moshe a une emprise sur sa fille. Pour un rien, il n’hésite pas à la cogner, à la violer, à l’humilier sur ses rondeurs. Malgré cela, elle ne vit qu’à travers le regard de son père, ou du peu d’intérêt qu’il veut bien lui porter.

Lorsque Moshe découche, elle devient boulimique, se fait vomir, s’auto-mutile avec un cutter, tellement la jalousie la ronge.

Puis elle rencontre de Shuli, une bienfaitrice qui ne la juge pas, ne la questionne pas, et chez qui elle trouvera refuge.

Enceinte, Tami va prendre conscience de la complexité de la situation ; la question de l’avortement est alors évoquée…

Keren Yedaya, réalisatrice engagée pour la cause des femmes en Israël, signe après Mon Trésor, qui soulevait le problème de la prostitution, une adaptation du livre Far From His Absence, écrit par Shez. Dans Loin de mon père, l’inceste est traité de manière frontale, à l’état brut. Dès le début du film, les scènes de sexe sont présentes, parfois dérangeantes, voire choquantes. « Mon film montre la réalité de l’inceste dans toute sa complexité. » dit-elle.