Marilyn Monroe, nouvelle Étoile de Christian Maty et Bernard Swysen…

Sujet intarissable et perpétuelle source d’inspiration, la légendaire icône hollywoodienne Marilyn Monroe revient sous le feu des projecteurs à travers un très bel ouvrage, une bande dessinée d’une centaine de pages dont les illustrations sont signées Christian Maty, et le scénario Bernard Swysen, à qui l’on doit déjà deux tomes de la collection La véritable histoire vraie : Hitler, et Tomas de Torquemada.

Les étoiles de l’Histoire. Marilyn Monroe livre au lecteur un récit illustré très complet, tous les grands événements qui ont marqué la vie publique et surtout privée de la star étant évoqués. Et il y a matière…

Une vie qui débute dans les foyers d’accueil que la petite Norma Jean écume les uns après les autres, malheureuse et mal-aimée, après que sa mère ait été placée en asile. Et pour éviter une énième famille – une de trop -, elle épouse à la hâte le jeune Jim Dougherty en juin 1942, six mois après l’attaque de Pearl Harbor et alors que le monde est plongé en pleine Seconde guerre mondiale. C’est tandis qu’il est mobilisé et qu’elle travaille à la Radio Plane Company qu’aura lieu sa première séance de photo, dans le cadre d’un reportage sur les femmes américaines dans l’effort de guerre, commandé par le magazine Yank.

Amoureux de la jeune femme, l’objectif de l’appareil ne la quittera plus jamais. 

Mais tandis qu’elle décroche son premier contrat dans une agence de mannequin, les nouvelles activités de son épouse ne plaisent guère à Jim Dougherty, de retour de mobilisation. Considérant qu’il ne s’agit pas là d’un « vrai travail » pour une femme, le couple se dispute, puis divorce.  

Consciente de sa beauté et du charme qu’elle exerce, Norma Jean décide de se lancer dans le cinéma. Mais lorsqu’elle débarque dans l’usine à rêves qu’est Hollywood, des milliers de starlettes en quête de gloire courent déjà les petits rôles et la chaleur réconfortante des projecteurs. 

Qu’importe, elle a décidé de devenir une star. Et pas n’importe laquelle : la plus grande de toutes les stars. 

Pour 75 dollars par semaine, elle décroche finalement son premier contrat à la Twentieth Century Fox, alors dirigée par Daryl Zanuck. Mais Norma est un prénom bien trop commun, et Dougherty est imprononçable à l’étranger. Aussi, en souvenir de l’actrice Marilyn Miller et en hommage à sa mère, dont le nom de jeune fille est Monroe, Norma Jean Dougherty devient… Marilyn Monroe.    

Premiers rôles et nouvelle vie à New York, entre Actors Studio et Arthur Miller…

Dès lors, les petits rôles dans des films tels que Les reines du Music-hall, Quand le ville dort, Chérie, je me sens rajeunir ou encore Troublez-moi ce soir se succèdent. Il faudra attendre 1953 et le film de Henry Hathaway, Niagara, pour que Marilyn occupe un rôle de premier plan. Suivront Les hommes préfèrent les blondes, dans lequel elle chante et danse au côté de Jane Russel – qui touchera accessoirement un cachet dix fois plus élevé -, sans oublier le désormais mythique Sept ans de réflexion, dont la scène de la robe blanche s’envolant au passage d’une rame du métro new-yorkais va faire entrer l’actrice dans la légende. Une scène qui sera toutefois la cause de son second divorce d’avec la star du baseball Joe DiMaggio, trop jaloux pour accepter que sa femme se livre ainsi aux regards de centaines de badauds et de curieux, et supportant mal de n’être plus « que » Monsieur Marilyn Monroe.

Lasse de se voir offrir des rôles peu intéressants par les studios de la côte Ouest, elle s’associe au photographe Milton Greene – qui l’immortalisera dans de magnifiques clichés – crée les Marilyn Monroe Productions, et décide début 1955 de s’installer à New York où elle suit les cours de l’Actors Studio. Une ville dans laquelle elle rencontrera à nouveau le dramaturge Arthur Miller, cinq ans après leur première rencontre à Los Angeles. Bien qu’il soit suspecté de sympathies communistes et sous surveillance du FBI, Marilyn, après s’être convertie au judaïsme, va épouser l’écrivain à succès des Sorcières de Salem et de Mort d’un commis voyageur

Après l’excellent Certains l’aiment chaud, dans lequel elle tourne au côté de son ancien amant Tony Curtis, et Les désaxés, écrit pour elle par Arthur Miller, le couple annonce sa séparation, inévitablement suivie d’un nouveau divorce. 

Happy birthday. Unhappy ending.

Une vie agitée et sans cesse placée sous l’oeil des caméras et des photographes qui va s’achever quelques semaines après un « Happy birthday Mister President » historique, entonné le 19 mai 1962 au Madison Square Garden, en hommage à son amant, le président John Fitzgerald Kennedy.

Un Happy birthday, mais pas de happy end… Marilyn Monroe sera retrouvée morte moins de trois mois plus tard dans sa maison de Fifth Helena Drive, à Brentwood, “probablement” suite à suicide. 

Sans toutefois ne rien révéler que l’on ne sache déjà – soixante ans après sa mort, la passion collective pour Marilyn reste intacte -, ce nouveau tome des Étoiles de l’Histoire se lit avec plaisir et grande facilité. 

Petit bémol cependant : on regrettera la manière un peu trop brève dont est traitée la partie postérieure à 1953 et ses premiers succès – celle dont on attend peut-être le plus en tant que lecteur -, comparée à son enfance et à sa jeunesse sur laquelle les auteurs s’attardent quelque peu…

Malgré cela, la magie reste intacte, et le voyage au coeur d’Hollywood et de ses studios emblématiques que sont la MGM, la Columbia ou encore la Twentieth Century Fox est une invitation au rêve… dont nous avons en ce moment grand besoin.

Les étoiles de l’Histoire. Marilyn Monroe, de Christian Maty et Bernard Swysen, aux éditions Dupuis. 104 pages. 19,95€.

Si vous désirez aller plus loin :

Marilyn Monroe, de Anne Plantagenet, aux éditions Folio. 305 pages. 8,50€.
Une semaine avec Marilyn, de Colin Clark, aux édition Payot. 148 pages. 7,65€.
Fragments. Poèmes, écrits intimes, lettres, de Marilyn Monroe, aux éditions Points. 272 pages. 12,00€.
Marilyn Monroe, la dernière séance, le catalogue de l’exposition, aux éditions Gallimard. 128 pages. 35,00€.
Marilyn inédite, de Milton Greene, aux éditions Flammarion. 360 pages. 42,00€.
Marilyn Monroe, de Bert Stern et Norman Mailer, aux éditions Taschen. 276 pages. 50,00€.
Sam Shaw : A personal point of view, de Lorie Karnath, aux éditions Hatje Cantz. 240 pages (en anglais).

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