« My Kid », le film d’inauguration du Festival du Cinéma Israélien de Paris

Nir Bergman, réalisateur de Broken Wings et co-créateur de la série Be Tipul, a l’habitude de filmer les grands espaces. Cette fois, il nous raconte une histoire intimiste sur la paternité.

Inspiré d’une histoire vraie — celle de sa scénariste Dana Idisis et de son frère —, Nir Bergman raconte dans My Kid l’histoire d’un père, Aharon, et de son fils Uri, jeune adulte autiste qu’il a élevé seul.

Tous deux vivent en parfaite harmonie, coupé du monde réel, Uri n’ayant de cesse de regarder The Kid, de Charlie Chaplin.

Aharon est séparé de sa femme, Tamara. Il a renoncé à son travail de graphiste au New Yorker à la naissance de leur fils pour pouvoir s’en occuper pleinement, et a écarté son épouse de son éducation. Mais un jour, Tamara leur rend visite.

Elle a enfin obtenu une place pour Uri dans un institut adapté aux jeunes adultes autistes. Avant que le fils ne rejette ce bouleversement, Aharon se braque. Plutôt que d’emmener Uri, il prend la fuite avec lui dans un road trip épuisant à travers Israël.

Ce voyage les changera tous les deux.

Le voyage d’Aharon et Uri est aussi intérieur. Lorsqu’il se regardent dans le reflet de l’autocar, Aharon déclare : Hine Anachnu. « Nous voici ! »(Here we are en anglais).

Dans My Kid, le statique s’oppose au mouvement. Ainsi, le père et le fils, figés dans leur situation, prennent la fuite afin d’échapper à un changement qui s’impose de lui-même. The Kid, de Charlie Chaplin, revient souvent à l’écran. La présence de la musique, les silences et le générique sont autant d’hommages et de références aux films muets.

Malgré quelques longueurs, l’interprétation remarquable de Shai Avivi — vu dans One week and a day d’Asaph Polonsky, ainsi que dans l’excellente série Blackspace d’Anat Gafni et Sahar Shavit — et de Noam Imber en Uri, qui a grandi près d’une institution pour autistes, donne une force évidente au film.

En sélection officielle au Festival de Cannes en 2020, plusieurs fois nominés aux Ophirs, My Kid a reçu le prix du Meilleur réalisateur, Meilleur scénario, Meilleur acteur et Meilleur acteur dans un second rôle aux Ophirs 2020.

Le thème de la parentalité était très présent au festival, avec également la projection d’Asia, de Ruthy Pribar, un film sur la maternité qui représenta Israël aux Oscars en 2021.

My kid, de Nir Bergman, en salle le 22 décembre 2021.

Pour plus de cinéma israélien, consultez également le site Falafel Cinéma, administré par notre contributrice Yaël Yermia.

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