« Opération Beyrouth », un thriller politique au cœur d’un Liban en guerre

Beyrouth, 1972. Chef-adjoint de mission diplomatique dans la capitale libanaise, Mason Skiles et son épouse Nicole reçoivent une trentaine d’invités lors d’une réception sur les hauteurs de la ville. Tout semble se passer pour le mieux jusqu’à ce qu’un agent de CIA, Cal Riley, ne fasse irruption avec d’importants renseignements concernant Karim, un jeune réfugié palestinien de 13 ans que le couple envisage d’adopter.

Le garçon ne serait autre que le petit frère de Rafid Abou Rajal, un terroriste impliqué dans les récents attentats des Jeux Olympiques de Munich qui ont coûté la vie à onze athlètes israéliens.

Soudain, des cris, bientôt suivis de coups de feu, surgissent de la résidence. Des terroristes font un carnage, tuant de nombreux invités, dont l’épouse de Mason Skiles, avant de prendre la fuite en enlevant le jeune Karim.

Boston, 1982. Dix ans se sont écoulés depuis le drame. Mason Skiles a ouvert avec deux associés une agence de négociation qui gère les conflits sociaux dans les entreprises. Epuisé, il a sombré dans l’alcool et écume les bars pour oublier.

C’est justement dans un de ces établissements qu’un soir, il va être confronté à une bien étrange rencontre. Sans plus d’explication, un homme lui tends une enveloppe contenant un passeport, 6.500 dollars, ainsi qu’un billet d’avion pour Beyrouth, sur un vol qui décolle six heures plus tard.

Sous couvert de mission interculturelle, Mason Skiles revient dans une ville ravagée par dix années d’une guerre civile qui n’a laissé derrière elle que ruines, insécurité, et fait plus de 50.000 victimes.

Là, il apprendra ce que l’on attends de lui : agir en tant que négociateur dans le cadre d’un échange de prisonniers, en vue d’obtenir la libération d’un citoyen américain “sensible” enlevé par un groupe terroriste. Un citoyen qui n’est autre que Cal Riley. Et pour mener à bien cet échange, Mason Skiles devra retrouver et faire libérer Rafid Abou Rajal, un homme dont personne ne sait vraiment où il se trouve, mais qui intéresse à la fois le Liban, les Etats-Unis, l’OLP de Yasser Arafat, et plus encore Israël…

Thriller politique parfaitement ficelé, le scénario d’Opération Beyrouth, qui se nommait à l’origine High Wire Act, a en réalité été achevé au début des années 90, mais peinera à trouver producteurs et distributeurs, en raison principalement de la sensibilité du sujet dont il traite :

« Le problème, c’est que le scénario était très réaliste. L’OLP n’avait pas un comportement exemplaire. Israël n’avait pas un comportement exemplaire. Et le Département d’État américain n’avait pas non plus un comportement exemplaire. Aucune des forces en présence n’était épargnée, si ce n’est le protagoniste ». Tony Gilroy, scénariste.

Mais lorsqu’en 2012 sort Argo, un film dont l’histoire se déroule en Iran en 1979 et qui sera couronné par l’Oscar du meilleur film, Opération Beyrouth ressort alors des cartons… Un thriller politique dont l’action se situe au Proche-Orient devient alors envisageable.

Grâce à une intrigue menée tambour battant, portée par un scénario digne des Jason Bourne – signés d’ailleurs du même Tony Gilroy -, Opération Beyrouth tient toutes ses promesses !

Quant au casting, il est lui aussi de premier choix, puisqu’on y retrouve le très séduisant Jon Hamm, qui opère depuis quelques années un virage, plutôt réussi, de la télévision vers le cinéma, mais également Rosamund Pike dans le rôle de l’agent de liaison Sandy Crowder, et qui a fait ses premiers pas au cinéma en 2004 sous la direction d’Amos Gitaï pour le film Terre Promise.

Opération Beyrouth, de Brad Anderson, en salle le 30 mai 2018.

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