Sortie DVD : « Dans un jardin je suis entré », d’Avi Mograbi

Dans un jardin je suis entré, d’Avi Mograbi, doit son titre à une très belle chanson arabe que l’on entend dans le film.

Comme dans la chanson, ce long-métrage évoque des histoires d’amour difficiles, voire impossibles.

Le « jardin » est le Moyen-Orient. Il nous en parle entre autres à-travers des photos, des extraits de vieux film et des lettres lues. Il traite par ce biais de la complexité des situations engendrées par la création d’Israël mais également par la disparition de l’empire Ottoman.

Avi Mograbi et son ami Ali Al-Azhari évoquent le passé, les changements survenus dans la région. Chacun veut vivre dans son pays d’origine, chose rendue très dure, voire impossible par le conflit. Mais ce dernier ne concerne plus juste palestiniens et israéliens, il s’étend à tout le Moyen-Orient, en particulier au Liban et à l’Egypte. Il met en scène des adultes blessés mais pouvant en parler sans colère, sans haine.

Certaines phrases continuent de résonner après la fin du film, certaines scènes ne peuvent laisser insensible. Parfois, le décor donne une impression d’improvisation donnant plus d’intensité aux paroles.

Au milieu de cela, Yasmina, la fille de Ali Al-Azhari, est rafraîchissante et tient des propos d’une rare maturité pour une fillette d’une dizaine d’années. Avec un père palestinien et une mère israélienne, elle est tout un symbole.

Ce film multi-langues (hébreu, arabe, français, un tout petit peu d’anglais et de russe) traduit ainsi une réalité du lieu.

Finalement il est dur de s’arracher à cette magie. On a l’impression en effet d’être entré dans un jardin, un très beau jardin où les acteurs ont en commun d’aimer ce Moyen-Orient où ils sont nés et où ils ont grandi. Ils l’aiment quelles que soient les difficultés et les blessures. Ils se souviennent, et le temps d’un film, l’amour pour cet endroit devient le plus fort, et tout devient possible.

Sophie MASSON pour Cultures-J.com.

Dans un jardin je suis entré, d’Avi Mograbi, en DVD.