« Une année à Venise », le nouveau roman de Lauren Elkin

« Je suis allée à Venise car je voulais vivre comme je l’entendais. J’y suis allée car Venise sombrait, comme moi, et que sombrer dans une ville comme New York, où tout le monde ne pense qu’à s’élever, m’était devenu insupportable. »

une annee a venisePour travailler à sa thèse d’histoire de l’art, Catherine Parrish quitte les beaux quartiers de New York et vient s’établir un an à Venise, mettant entre parenthèses sa relation avec Charles, son fiancé, et abandonnant un carcan de traditions et d’obligations qu’elle ne supporte plus.

Installée dans un studio du quartier Dorsoduro, revenant peu à peu à des habitudes plus modestes, elle fait la connaissance de Claudia, sa voisine de palier qui travaille au Guggenheim. Régulièrement, les deux femmes se retrouvent à la terrasse du Caffè Bianco, qui devient rapidement une sorte de « bureau » pour Catherine, d’où elle observe chaque jour un bel inconnu accoudé au bar, Marco, un gondolier de qui elle va bientôt s’éprendre. Entourée de passion, de mensonges, de joies et de solitude, cette rencontre, et la découverte de la Ca’ Vizzimano, un palais abritant une synagogue séfarade du 15ème siècle, auront une influence décisive sur ses études, et sur le cours de sa vie.

Au fil de ses 330 pages, Une année à Venise brosse un portrait magnifique de la Sérénissime, sur fond d’œuvres du Tintoret, du Titien ou de Bellini. Des couleurs mélancoliques de l’automne aux eaux gelées de l’hiver, des costumes éclatants du carnaval aux inondations de l’aqua alta, Lauren Elkin revient sur les heures illustres de la cité des doges à-travers ses gloires et ses défaites, ses places aux odeurs d’écume, ses clochers, ses traghettis, ses canaux légendaires où se croisent mariages traditionnels et funérailles au coucher du soleil, mais également sur l’histoire des Juifs du Canareggio et de ce qui fut le premier ghetto du monde.

Un magnifique voyage pour découvrir, ou redécouvrir Venise et son histoire.

Une année à Venise, de Lauren Elkin, aus éditions Héloise d’Ormesson. 330 pages. 22.00€.

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