« Une histoire d’amour 48 », deux dates au théâtre Darius Milhaud

Le titre est simple. L’histoire aussi. Et les mots utilisés sur scène pour la raconter également. On pourrait donc penser que cette histoire d’amour 48 (anciennement Une histoire d’amour israélienne) ne présente pas grand intérêt. Et pourtant…

une histoire d'amour 48 pnina gary estelle grynszpanConnaissez-vous Pnina Gary ? Pnina Gary est une actrice et réalisatrice israélienne, et cette « histoire d’amour » est la sienne.

Palestine, été 1942. Margalit a quinze ans. Lorsqu’elle monte avec ses amies dans le bus qui les emmène vers Jérusalem, elle est loin de s’imaginer que sa vie va basculer. Assis devant elle, elle fait la connaissance d’un garçon de vingt ans, Elie, étudiant à l’école d’agriculture Kaduri. Enfin, « connaissance », peut-être est-ce beaucoup dire, ils s’échangent tout au plus quelques mots. Puis plus rien. Mais il n’en faudra pas plus à la jeune fille pour tomber sous le charme. Dès lors, Elie ne quittera plus ses pensées.

Six mois plus tard, ils se recroisent. Par hasard bien sûr. Elie a une petite amie, il a quitté Kaduri et est devenu soldat au Palmach, les forces juives sionistes en Palestine mandataire. Puis ils se reperdent de vue, se retrouvent, s’éloignent à nouveau. Jusqu’au jour où…

Sur la scène, le décor est minimaliste : une valise usée, une besace kaki, et un banc qui se transformera au fil du récit en cuisinière, en moto, en piste de danse… Mais là n’est pas l’essentiel. Il réside dans la narration de cette histoire à priori classique, mais qui connaîtra un dénouement qui lui est loin de l’être.

Une histoire d’amour israélienne a été crée en 2008 par Pnina Gary. Le rôle était alors tenu par l’actrice Adi Belski, et la pièce sera présentée plus de deux-cents cinquante fois en Israël, principalement aux théâtres Givatayim et Caméri de Tel Aviv. Le personnage de Margalit offrira à Adi Bleski l’Award de la meilleure actrice en 2008.

Cette même année 2009, le spectacle est traduit en anglais, et présenté dans le cadre du Leeds Jewish International Performing Art Festival au New End Theatre de Londres en mai et juin de l’année suivante. La valise, la besace et le banc de Margalit traversent ensuite l’Atlantique pour quelques mois, et Une histoire d’amour israélienne est offert aux publics d’Ottawa, de Toronto et de Montréal, et finalement monté à Washington en septembre 2011.

Si l’histoire de Margalit et d’Elie est apolitique – la seule allusion que l’on pourrait y trouver est le fait que le jeune homme appartient au Palmach, la pièce est ponctuée de nombreux interludes radiophoniques ayant pour but de resituer l’action dans le contexte tourmenté de l’époque. Et c’est de cette façon que les années passent et s’égrènent, au fil des « bip, bip, bip… La voix de Jérusalem… ». Novembre 1942, victoire britannique à El Alamein ; mai 1945, abdication de l’Allemagne et demande quelques mois plus tard de David Ben Gourion d’abolir le Livre Blanc ; juillet 1947, l’Exodus est renvoyé en Allemagne ; novembre 1947, l’Organisation des Nations Unies vote le partage de la Palestine… Le Peuple Juif a un Etat.

Une belle et émouvante histoire d’amour israélienne en vérité.

Une histoire d’amour 48, au théâtre Darius Milhaud, le dimanche 22 novembre à 17h30 et le dimanche 6 décembre à 15h00. Réservations sur le site du théâtre Darius Milhaud.

Partagez vos impressions

Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.