« Yom, d’est en ouest », au Festival d’Ile-de-France

« Diaspora ». A lui seul, ce mot, initialement utilisé pour désigner la dispersion du Peuple Juif, est depuis des siècles synonyme de déracinement, d’exil, d’épreuves. Et à chaque diaspora ses coutumes, ses traditions, ses musiques qu’il faut conserver, préserver à tout prix afin qu’elles ne sombrent pas dans l’oubli.

festival ile de franceC’est justement sur la richesse musicale de ces dispersions, son adaptation et son évolution au fil des siècles et des patries, que propose de revenir Diasporas, musiques en partance, la nouvelle édition du Festival d’Île-de-France. Du samedi 8 septembre au dimanche 14 octobre 2012, une trentaine de manifestations – concerts, tables rondes, visites, lectures se dérouleront dans plus de vingt lieux prestigieux d’Ile-de-France – Institut du Monde Arabe, Bataclan, Gaieté Lyrique, théâtre de Fontainebleau ou église Notre-Dame de Vincennes pour n’en citer que quelques-uns.

Du New York de Lucia Pulido ou Martha Redbone à l’Arménie de Kormitas, en passant par le Liban d’Abdel Rahman el Bacha ou le Cap Vert de Cesaria Evora, à qui Angélique Kidjo rendra hommage au Cirque d’Hiver Bouglione, ce périple musical ne pouvait bien évidemment pas ignorer la musique klezmer, qui sera brillamment mise à l’honneur par le clarinettiste Yom au fil de trois étapes successives, trois étapes symbolisant chacune une période majeure de l’histoire du Peuple Juif et de sa Diaspora.

Dans un premier temps, Yom présentera Création, composition mêlant clarinette, percussions iraniennes, contrebasse et violoncelle orientale, et replongeant le spectateur dans l’épisode de la sortie d’Egypte, et l’errance de quarante années dans le désert du Sinaï qui suivit.

Viendra ensuite Déambulation, qui s’inscrit plusieurs siècles plus tard, et s’intéresse aux origines de la musique klezmer, née vers le 15ème siècle. Fanfares et répertoire klezmer traditionnel se rendront de la Dynamo des Banlieues Bleues de Pantin aux berges du canal de l’Ourcq, pour arriver jusqu’au Cabaret Sauvage, dans le parc de la Villette.

Yom & the Wonder Rabbis, troisième et ultime étape de ce voyage initiatique, est quant à elle dédiée à la Diaspora juive actuelle, et sera l’occasion pour Yom & the Wonder Rabbis d’ouvrir aux sons rocks, électros et psychés la traditionnelle musique des ashkénazim d’Europe centrale et de l’est.

Guillaume Humery, alias Yom, nait à Paris en 1980, et décide très tôt de devenir clarinettiste. « J’ai commencé la clarinette à cinq ans en écoutant Pierre et le loup. J’ai demandé à mes parents de jouer de la clarinette. Plus tard, j’ai appris que mon grand-père paternel avait été clarinettiste, notamment dans les bals des mines du nord de la France. Mais les adultes n’ont pas été directement responsables de mon choix et ne l’ont pas influencé ».

Surdoué, il intègre le Conservatoire de Paris à dix ans, est formé par Franck Seguy (médaille d’or en clarinette à dix-huit ans) et Richard Veille (Premier Prix du Concours International de Colmar, Prix spécial de la « Harpe d’Or » à Belgrade), et obtient en 1997 le Premier Prix de clarinette du prestigieux établissement.

Depuis 2004, Yom a sorti cinq albums, dont Unue en 2009, qu’il a dédié au clarinettiste argentin Giora Feidman, ou encore In Love, en 2011, dans lequel il part à la rencontre d’airs des Balkans, de Turquie, de Roumanie, etc.

Festival d’Ile-de-France, du 8 septembre au 14 octobre 2012. Programmes et réservations sur le site officiel du Festival d’Ile-de-France.

Yom, d’est en ouest, le vendredi 14 septembre 2012. Création, à 20h00, à la Dynamo des Banlieues Bleues de Pantin. Yom & the Wonder Rabbis, à 22h00, au Cabaret Sauvage (Paris 19ème).

Si vous désirez aller plus loin :

– Visitez le site officiel de Yom & the Wonder Rabbis.
– Yom & The Wonder Rabbis, CD 13 titres.
– Unué, CD 14 titres.

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