« Hérode le Grand, le dernier voyage », au Musée d’Israël à Jérusalem

herode le grand

Impopulaire, violent, allié controversé de la noblesse et des empereurs romains qui l’ont placé sur le trône, Hérode le Grand gouverna d’une main de fer le royaume de Judée pendant plus de quarante années.

Monarque influent, figure essentielle de la Rome antique, avec laquelle il entretiendra des relations complexes, l’histoire de son règne est surtout connue au-travers des écrits de l’historiographe judéen Flavius Josèphe.

Pour mieux asseoir sa souveraineté et son autorité, il retire aux prêtres le pouvoir politique, et fait assassiner son épouse Mariamne, trois de ses fils – sans descendance, il n’a plus à craindre pour sa vie, ainsi que quarante-cinq notables. Mais s’il était cruel et violent, il était aussi un souverain entreprenant, passionné d’architecture. Justement surnommé « le roi-bâtisseur », il optera pour les méthodes de construction romaines et laissera à sa mort de nombreuses traces sur le pourtour du bassin méditerranéen – les villes de Césarée ou d’Agrippium, les citadelles de Massada ou de Cypros, ainsi que des bâtiments à Tripoli, Tyr, Rhodes, Damas ou encore Athènes ne sont que quelques exemples, sans oublier bien sûr son projet le plus colossal, celui de la rénovation et de l’expansion du Second Temple de Jérusalem, chantier sur lequel travaillèrent jusqu’à dix milles ouvriers.

Dans les années 50, un groupe de moines franciscains entame des fouilles dans le désert du Néguev, fouilles reprises, sous la direction de l’architecte et archéologue israélien Ehud Netzer – à qui est dédiée l’exposition, à partir de 1972. Ce dernier, qui découvrira également la synagogue de Wadi Qelt, la plus ancienne synagogue connue à ce jour et datant d’environ 50 avant notre ère, consacrera une grande partie de sa vie à ce projet. Il exhumera finalement, en mai 2007, le tombeau de l’emblématique monarque, personnage incontournable de l’histoire juive.

Présentées pour la toute première fois, les visiteurs du Musée d’Israël à Jérusalem pourront admirer à partir du 12 février 2013 quelques deux-cent-cinquante pièces archéologiques exhumées de la sépulture d’Hérodium, mais aussi de Jéricho ou d’autres cités de l’antique Terre d’Israël. Une fois de plus, le plus grand établissement culturel du pays crée l’évènement.

Incontestablement œuvre-maîtresse de cette exposition, la reconstitution de la chambre funéraire constitue un des moments forts de la visite. On y découvrira également, entre autres œuvres rares et grandioses, présentées pour la première fois au public, des fresques restaurées, les bains du palais de Crypos, trois sarcophages, ainsi que des éléments provenant du Mont du Temple. Deux-cent-cinquante pièces archéologiques donc, qui proposent de mieux comprendre ce souverain emblématique, et éclairent d’un jour nouveau les aspects politiques, humains et architecturaux de son règne, de -37 à l’an 4 de notre ère.

Hérode le Grand, le dernier voyage, du 12 février 2013 au 4 janvier 2014 au Musée d’Israël à Jérusalem.

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