(extrait de l’article « Quatre musées, quatre tableaux : le Maroc à Paris » publié dans le magazine L’Arche 700)
Depuis la chute de Constantinople au milieu du 15ème siècle, l’Occident regarde l’Orient avec une admiration mêlée de crainte. En 1798, avec Napoléon Bonaparte et la campagne d’Egypte naît la notion d’“Orientalisme” que nous connaissons aujourd’hui : un Orient pittoresque, souvent fantasmé. Savants, architectes et peintres français sont dépêchés sur place. Leur mission : livrer un témoignage de la campagne d’Egypte, propagande culturelle légitimant l’impérialisme français.
L’Orientalisme n’est pas réellement un mouvement artistique, mais davantage un courant pictural. Défini en 1826, le terme “Orientalisme” apparaît pour la première fois dans l’Atlas ethnographique du Globe, d’Adriano Balbi. En 1830, la conquête de l’Algérie par les troupes de Charles X ouvrait les portes du Maghreb à des artistes en quête de lumière et d’exotisme. Dès lors, le fantasme céda la place à une représentation du réel.
Bien que les artistes ne voyagèrent pas tous, ils furent nombreux à entreprendre le voyage. Pour les autres, le cabinet de curiosités de Jules Robert Auguste, à Paris, débordait de bric à brac ramenés de ses expéditions et proposait aux artistes diverses sources d’inspiration. Delacroix y aurait emprunté certaines pièces pour ses premières œuvres. Début 1832, remplaçant au pied levé Jean-Baptiste Isabey, Eugène Delacroix part pour la première fois en Orient sur la corvette La Perle avec la mission diplomatique du duc de Mornay. Les musulmans étant hostiles à toute représentation, c’est vers la communauté juive que Delacroix se tourne, livrant l’un des premiers témoignages de la vie juive en Afrique du Nord.
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