
D’origine marocaine, né en 1925 au sein de la communauté juive portugaise de Bordeaux, Daniel Iffla quitte Bordeaux pour Paris une quinzaine d’années plus tard. Ambitieux et inspiré par les grands financiers séfarades – Emile et Isaac Pereire entre autres -, il entre dans l’une des banques les plus importantes de la capitale, fondée par Jules Mirès et Moïse Maillaud.
Fidèle à la tradition juive de la tsédaka, il dépense sans compter au profit de la communauté juive : synagogue de la rue Buffault, synagogue d’Arcachon, synagogues de Vincennes, Tunis et Lausanne… Mécène et philanthrope, Daniel Iffla est également un grand collectionneur. Sa passion pour Napoléon Bonaparte le conduit à rassembler une impressionnante collection qu’il conserve dans son château de Malmaison, dernière demeure de l’Empereur des Français qu’il acquiert, en ruine, en 1896 afin d’éviter sa destruction.
A sa mort en 1907, celui qui se fait appeler « Osiris » depuis 1861 fait un don de trente millions de francs au tout jeune Institut Pasteur – il s’agit du don le plus important dans l’histoire de l’institution – et lègue le château de Malmaison ainsi ses collections à l’Etat français : dessins, peintures hollandaises et italiennes, vases grecs, statuettes égyptiennes, sculptures, armes, mobilier du 19ème siècle…
« Ma volonté, que je tiens à exprimer ici dans toute sa vigueur, n’est donc pas de faire de la Malmaison un lieu de pèlerinage pour les partisans d’un régime déchu, mais un sanctuaire de patriotiques souvenirs pour les Français soucieux de la gloire de leur pays. » Daniel Iffla Osiris.