
(extrait de l’article « Chicago 1920. Meyer Lansky, Leonard Patrick, Benjamin Zuckerman et la Yiddish Connection » publié dans le magazine L’Arche 709)

“Quand je vends de l’alcool on appelle ça de la contrebande, mais quand mes patrons le servent sur des plateaux d’argent à Lake Shore Drive on appelle ça de l’hospitalité.” Al Capone.
Du 8 au 10 octobre 1871, Chicago est ravagé par un impressionnant incendie qui détruit un tiers de la ville : 17.000 bâtiments sont emportés par les flammes, et on dénombre au moins 3.000 morts et plus 100.000 sans-abri. Bien que les origines de ce drame soient toujours inconnues, la légende voudrait que ce soit une vache, nommée Deasy, qui en soit responsable ; d’un coup de queue, elle aurait renversé une lampe dont le pétrole se serait enflammé et aurait détruit la ville. Légende disions-nous…
Sitôt ce dramatique événement passé, Chicago œuvre à sa reconstruction et met en place les premières normes anti-incendie du pays : constructions en bois interdites, escaliers de secours métalliques, immeubles en briques… À la faveur de cette reconstruction, la ville devient un terrain de jeu privilégié pour de nombreux architectes tous plus talentueux les uns que les autres ; et un siècle et demi après cet incendie, c’est toujours le cas.
Cette fin de 19ème siècle est également celle où, en Europe, persécutions et pogroms se succèdent contre les communautés juives d’Europe Centrale et de l’Est. Par milliers des immigrants d’un yiddishland promis à la disparition débarquent sur les côtes américaines et s’installent dans les mégapoles du pays, dont Chicago, dans l’espoir d’y débuter une vie meilleure. De 1850 à 1880, la population juive aux Etats-Unis passe de 50.000 à 250.000 ; en 1914 elle frôle les deux millions – dont 75% proviennent de Russie -, et en 1917 elle se monte à 3,3 millions.
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