(extrait de l’article « Histoire des marchands d’art » publié dans le magazine L’Arche 701)
Florence et Bruges, capitales de la Renaissance
Au Moyen Âge, les premières accumulations d’objets précieux, que l’on n’appelle pas encore “collections”, se trouvent notamment dans les églises : mosaïques, sculptures, objets liturgiques… À partir de la Renaissance, à Florence et à Bruges particulièrement, deux puissances économiques et commerciales de l’époque, les “collections personnelles” apparaissent. Signe de richesse et de pouvoir, elles sont souvent destinées à l’apparat et réservées à une élite.
Bruges, où se croisent des milliers de marchands de toute l’Europe, est réputée pour être artistiquement plus importante et moins chère que sa concurrente toscane ; des négociants fortunés aiment s’y faire portraiturer par des artistes de l’école flamande, tels les époux Arnolfini. Originaire de Lucques mais installé à Bruges, Giovanni Arnolfini commande en 1434 à Van Eyck un double portrait de mariage au côté de son épouse, Giovanna Cenami (The National Gallery, Londres). On retrouve également ces primitifs flamands dans les collections florentines, comme le Portrait d’une jeune fille de Petrus Christus, propriété de Laurent de Médicis (Gemäldegalerie, Berlin).
A l’époque, les artistes sont considérés comme de simples artisans, répondant à des commandes destinées à décorer églises, palais ou lieux de pouvoir. Non loin de là, Anvers, qui supplanta sa voisine au 16ème siècle grâce aux échanges avec l’Amérique, joua elle aussi un rôle central dans les prémices du commerce de l’art. La cité prit même à sa charge la création de marchés de peintures permanents, d’abord installés dans des cloîtres, puis dans des lieux édifiés spécialement. Plus de 15.000 œuvres y sont présentées chaque année. La guilde de Saint-Luc, corporation artistique fondée en 1611, n’est pas étrangère à ce succès.
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