Située en-dehors de la vieille ville, rue Eliezer Kaplan, la superbe synagogue tunisienne Or Torah d’Acre est unique au monde. Également appelée Jariva, ses quatre niveaux ainsi que ses façades sont intégralement recouverts de mosaïques, composées de millions de carrelages en pierre provenant de toutes les régions d’Israël, et taillées au kibboutz Eilon, en Haute Galilée…
Édifiée en 1955 pour la communauté tunisienne de la région d’Acre, l’ensemble de son architecture et de ses fresques renvoient à des épisodes de la vie du Peuple Juif ou à des symboles forts du judaïsme. A commencer par ses portes d’entrée, au nombre de trois, faisant écho aux trois patriarches que sont Abraham, Isaac et Jacob.
Quatre niveaux abritent le Beit Midrash, situé au sous-sol, la synagogue principal, la galerie des femmes, et enfin un étage accueillant un petit musée dédié à la Shoah.
Toutes plus belles et impressionnantes les unes que les autres, les fresques, que l’on admire et que l’on parcourt comme un grand livre ouvert sur deux millénaires d’histoire, représentent des objets de culte – ménorah, shofar, Tables de la Loi, harpe ou autres instruments de musique utilisés jadis dans le Temple -, les murailles de la vieille ville de Jérusalem et ses portes – Jaffa, Sion, Hérode, Damas… -, des épisodes de la Bible – la Tour de Babel, la sortie d’Egypte des hébreux, le veau d’or, Elie et le chariot de feu… -, des héroïnes bibliques, des cartes géographiques, ou encore des lieux essentiels comme le Mur Occidental, le Tombeau des Patriarches ou de Rachel. On y découvre même des références contemporaines à la police israélienne et à Tsahal, et une série de onze mosaïques consacrées à la Shoah.
Et c’est bien entendu la synagogue principale qui marque le point d’orgue d’une visite à la Jariva. Dominée par une imposante coupole décorée des douze signes astrologiques – copie de l’ancienne synagogue de Beit Alpha – ainsi que des douze tribus d’Israël, elle est baignée de la lumière douce et colorée de cent quarante vitraux figurant des épisodes tels David et Goliath, le buisson ardent, l’ouverture de la Mer Rouge, le sacrifice d’Isaac…
Face à la tévah, l’Armoire Sainte compte sept portes recouvertes de feuilles d’argent, et faisant référence aux sept portes du Paradis, la partie basse de la porte centrale rendant quant à elle hommage à la synagogue tunisienne de la Ghriba. Un lieu important pour Zion Badasche, à l’initiative de cette magnifique décoration qui, nostalgique de Djerba où il a vécu, à voulu parer la Jariva d’allusions à la synagogue de Djerba. Un travail de très longue haleine qui dura… 54 ans.
Une splendeur à ne manquer sous aucun prétexte lors de votre prochaine visite à Acre.
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