« Nicolas Poussin et Moïse. Histoires tissées », à la Galerie des Gobelins

Pour la première fois depuis leur création à la fin du 17ème siècle, la série de tapisseries dite Tenture de Moïse sera exposée à la galerie des Gobelins de Paris, du 22 mai au 15 décembre 2012.

Artiste français considéré comme l’égal de Raphaël, Nicolas Poussin a très largement puisé ses principaux sujets dans l’Antiquité et la mythologie – Vénus endormie avec l’AmourL’enfance de Jupiter…-, mais aussi dans les Ancien et Nouveau Testaments – La mort de la ViergeLe Massacre des InnocentsMoïse sauvé des eaux

A deux reprises, en 1641 puis en 1665, il fut question de réaliser des tapisseries à partir de certaines de ces œuvres, mais des événements ont contrariés ce projet, qui ne sera finalement réalisé qu’une vingtaine d’années après la disparition du peintre.

Ce sera sous la forme d’une commande d’Etat passée par le marquis de Louvois, successeur de Colbert, désireux de redynamiser ce savoir-faire français, qu’une série de dix tapisseries sera commandée à partir de 1683, illustrant les scènes les plus importantes de la vie de Moïse, de sa naissance en Egypte à l’Exode du Peuple hébreu :

Moise exposé sur les eaux ; Moise sauvé des eaux ; Moise enfant foulant aux pieds la couronne de pharaon ; Le buisson ardent ; Moise changeant en serpent la verge d’Aaron ; Le passage de la Mer rouge ; La manne dans le désert ; Le frappement du rocher ; L’adoration du Veau d’or ; Le serpent d’airain.

La Tenture de Moïse se compose de huit tapisseries réalisées d’après des peintures de Nicolas Poussin, et deux d’après des peintures de Charles le Brun, alors Premier peintre du Roi : Le buisson ardent et Le serpent d’airain.

Mesurant environ quatre mètres sur six, elles sont réalisées dans un mélange de laine et soie, et rehaussées d’or. Si pour certaines d’entre elles, une utilisation excessive et de mauvaises conditions de conservation ont altérés les teintes, elles n’en demeurent pas moins exceptionnelles.

N’oublions pas qu’en-dehors de leur rôle principal, qui était de magnifier le monarque, ces tentures avaient de multiples usages, à la fois en tant qu’élément de décoration ou de cloisonnement, mais aussi à lutter contre le froid.

En plus d’expliquer aux visiteurs le processus d’élaboration de ces tapisseries, l’exposition Poussin et Moïse, histoires tissées les confronte également avec certains originaux de Nicolas Poussin – tableaux, dessins préparatoires ou gravures.

A noter que le Mobilier National conserve un grand nombre de modèles peints à la taille d’exécution, et ayant servi au tissage de ces tentures. Ces derniers ont fait récemment l’objet de deux expositions, à la Manufacture des Gobelins ainsi qu’au château de Fontainebleau.

Nicolas Poussin et Moïse. Histoires tissées, du 22 mai au 15 décembre 2012 à la Galerie des Gobelins.

Si vous désirez aller plus loin :

Nicolas Poussin, l’amitié embrassant la peinture, d’Alain Mérot, aux éditions Scala. 174 pages. 16.70€.
Les Gobelins au siècle des Lumières. Un âge d’or de la manufacture royale, de Jean Vittet, aux éditions Swan. 360 pages. 45.00€.

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