Paris, hôtel Meurice, nuit du 24 au 25 août 1944. A l’instar d’autres grandes villes européennes, Hitler ne veut laisser de Paris qu’un champ de ruines. Tandis que l’armée allemande commence à évacuer, les officiers travaillent à la préparation de la destruction de la capitale.
Le dynamitage de 33 ponts enjambant la Seine devrait causer une crue énorme et noyer les quartiers du centre sous plusieurs mètres d’eau : Notre-Dame, le Louvre – une dernière fois pillée de quelques œuvres –, les gares d’Orsay, de Lyon, d’Austerlitz, l’Opéra, la place de la Concorde, les sous-sols des Invalides, l’Arc de Triomphe… En une vingtaine de minutes, Paris, le territoire le plus docile de l’Europe nazie, ne sera plus qu’un souvenir. Berlin détruite, la Ville Lumière n’a plus à briller !
Le temps est compté. Raoul Nordling, homme d’affaire et consul général de Suède à Paris, pénètre par une porte dérobée dans les appartements du général Dietrich von Cholitz, gouverneur militaire de la ville.
Commence alors entre les deux hommes un huis-clos étouffant dans lequel la négociation diplomatique s’oppose la rigueur militaire, l’humanisme à la barbarie.
Von Cholitz ne croit plus ni en Hitler ni en le Reich, il est conscient que les ordres qui arrivent de Berlin sont absurdes, que l’Allemagne a déjà perdu la guerre, et qu’il ne peut garder Paris avec quelques 2.000 hommes. Mais pris entre sa loyauté et la « sippenhaft », ignoble loi-chantage qui tient pour responsable les familles des officiers en cas de non-exécution des ordres, il semble n’avoir guère le choix.
Tiré d’une histoire vraie, Diplomatie, signée Cyril Gely, a d’abord été montée sur la scène du théâtre de la Madeleine en 2011 avant d’être adapté au cinéma par Volker Schlöndorff en 2014 avec dans les rôles principaux Niels Arestrup et André Dussolier.
Magnifiquement interprétée , cette « anecdote historique » pose la question de la limite au-delà de laquelle l’obéissance cesse d’être un devoir.
Diplomatie, de Volker Schlöndorff. DVD. 80 minutes.
Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.