Broadway, un soir de Première. Après seulement une représentation de sa nouvelle pièce Jamais sans mon crâne, librement inspirée du Hamlet de Shakespeare, le producteur Max Bialystock doit se rendre à l’évidence : c’est de nouveau un échec ! Une Dernière un soir de Première…
Après avoir été le roi des comédies musicales et enchaîné les succès, cette ancienne gloire de Broadway accumule les échecs. Sans parler des dettes. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le lendemain matin, ses livres de compte sont contrôlés.
Mais peut-être que ce Léo Bloom, jeune comptable ennuyeux et blasé par une vie morne, n’arrive pas là par hasard. Au détour d’une petite remarque, il confie innocemment qu’il est en réalité très simple de gagner beaucoup d’argent avec un flop plutôt qu’avec un succès.
Voilà bien de quoi éveiller l’intérêt de Max Bialystock, qui semblait au bout de sa vie quelques secondes plus tôt. Et se faire un allié de ce jeune Bloom ne pourrait être qu’un avantage pour le plan qu’il a désormais en tête : monter une pièce vouée à l’échec dès le début, et ainsi empocher l’argent des assurances et de la production.
Pour ce faire, les deux hommes ne vont pas lésiner sur les moyens : pire scénariste, pires acteurs, et surtout pire metteur en scène : le flamboyant et exubérant Roger de Bris. On ne peut pas faire plus mauvais. Avec un tel recrutement, le rideau ne tombera pas à la fin de la première, mais peut-être bien dès les premières tirades… Quant au financement et aux deux millions de dollars nécessaires pour le montage, aucun souci, Max Bialystock a son harem de veuves richissimes.
Seulement voilà, rien ne se passe comme prévu. La première pourtant vouée à l’échec se révèle être un succès ! Comment est-il possible que Des fleurs pour Hitler provoque l’engouement ? Une pièce écrite par un ancien nazi, qui souhaite réhabiliter la mémoire de son führer ne peut être qu’un tollé ! Même les juifs de la salle ont aimé, c’est dire !
Et comme de bien entendu, c’est derrière les barreaux que finiront les tribulations de nos deux protagonistes…
Le musical The Producers, tiré du film de Mel Brooks réalisé en 1967, a été monté sur scène pour la première fois à Broadway en 2001. Le livret et la musique avaient été écrits par Mel Brooks lui-même, et on retrouvait dans les rôles principaux Nathan Lane et Matthew Broderick.
Dire que The Producers a été un succès serait quelque peu inutile : 33 avant-premières au Saint-James, sur la 44ème rue, douze Tony Awards sur quinze nominations — le précédent record était détenu depuis trente-sept ans par Hello Dolly, avec dix récompenses —, et la pièce sera jouée 2.502 fois.
Un succès qui prête à sourire au regard de l’histoire de la pièce.
Montée également à Londres, le musical débarque aujourd’hui à Paris sous son nom français, Les Producteurs, sur un projet du jeune metteur en scène Alexis Michalik qui confie « réaliser un rêve de gosse ».
Hilarant et distrayant, c’est Broadway qui s’installe à Paris !
Les producteurs, actuellement au Théâtre de Paris.
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