« Lenny », un hommage musical au grand Léonard Bernstein…

Pédagogue assurément, passionnant forcément, brillant naturellement ! Un bel hommage à Léonard Bernstein que l’Orchestre Symphonique Divertimento, avec à sa tête la Cheffe d’Orchestre Mme Zahi Ziouani, offre en ce moment un peu partout en France.

Un hommage musical, ponctué de danse, de « théâtre », de chants et de créations Light painting, à l’homme qui jonglait avec toutes les musique pour n’en créer qu’une, celle qui lui ressemble : une musique inter-culturelle.

Un concert qui, au travers de l’évocation du parcours d’une jeune fille éprise de musique, va nous parler de Lenny, l’homme, le professeur enthousiaste. Cette jeune fille vit dans une banlieue triste à mourir où la seule musique qu’elle entend est le bruit sonore des avions qui décollent et atterrissent. Pour apaiser cet ennui, elle chante. Et un soir, par enchantement, c’est le grand Lenny, le Chef, le maestro qui débarque chez elle et lui adresse des paroles amicales, lui dispense des conseils avisés. Lenny va donner à l’élève des « ailes » pour parvenir à exaucer son rêve secret…

Disparu subitement le 14 octobre 1990, des suites d’une crise cardiaque, le Music’s Monarch, Dies (« Le seigneur de la musique est mort ») comme titrait alors le New York Times, renaît pour 1h30 dans ce flash-back musical où Berstein est tour à tour l’artiste cabotin et le professeur passionné et passionnant. Celui qu’on appelait affectueusement Lenny est à l’honneur dans beaucoup de spectacles parisiens et à travers la France, et chacun veut lui rendre hommage à sa façon.

L’orchestre Symphonique Divertimento et sa cheffe d’orchestre Mme Zahia Ziouani  dédie un spectacle à Lenny « l’homme de vulgarisation », à Berstein « l’homme qui s’éloignait des règles » par un spectacle chanté et dansé aux multiples facettes.

Berstein fut adoré de toute une jeunesse, et de générations en générations, il reste l’homme touche à tout qui aimait toutes les musiques, allant du classique au jazz et de la pop à la chansonnette. Il est un vulgarisateur de musique. Il l’aime tellement cette musique qui est la Vie !

Sa comédie musicale West Side Story fait de lui un homme connu et reconnu, le monde entière fredonne MariaI m so pretty, et nous aussi dans la salle ! Mais son désir profond était qu’on le reconnaisse pour ses œuvres plus intimes, plus personnelles comme sa symphonie N°3, Kaddish, et ne pas être réduit à être l’auteur d’une seule œuvre, West Side Story.

Son activité de composition est foisonnante et ce, dans divers genres : huit comédies musicales, trois symphonies, trois ballets, diverses compositions pour piano, pour chœur, des cycles de mélodies, de la musique de scène et de la musique de chambre.  That is Lenny ! Aux Etats- Unis, il inspire des milliers de jeunes qui n’ont plus peur de s’inscrire à un Conservatoire.

La jeune fille est interprétée par Luce (la gagnante excentrique du concours de chant La Nouvelle Star en 2010). Son parcours va être étonnant grâce à la ténacité de Lenny ! Elle va chanter, elle va devenir chef d’orchestre comme lui, mais elle, c’est une femme ! Une très jeune femme et ce monde-là, des chefs et de la musique, est un monde de machoLenny, joué par Stephane Brel, la mets en garde. Mais la jeune fille est opiniâtre et son rêve devient réalité ! Elle ressemble tant à la Cheffe Zahia par certains côtés.

Grand admirateur des Beatles, aimant aller dans les boites où les jeune se défoulent, animant des fêtes, dansant le boogie woogie, Léonard Berstein est un fêtard qui envoie valser les conventions, il n’a que faire des règles institutionnelles. Il est un très grand compositeur et un chef d’orchestre exceptionnel, honoré par les plus grandes institutions et adulé aussi par la jeunesse et le monde entier !

Dirigé par Zahia Ziouani , une des rares femmes cheffe d’orchestre (21 femmes pour 586 hommes, selon les chiffres de la SACD, Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques), l »orchestre symphonique Diverdimento, dont elle est la fondatrice, fête ses 20 ans !

Diplômée en analyse musicale, orchestration et en musicologie à l’Université Paris IV Sorbonne, Zahia Ziouani remporte plusieurs prix de conservatoire (alto, guitare classique, musique de chambre). Elle a étudié la direction d’orchestre auprès du Maestro Sergiu Celibidache à Munich. Depuis 1998, elle dirige l’Orchestre Symphonique Divertimento réunissant 70 musiciens de la région Île-de-France, et en est la directrice musicale. Elle est également la cheffe d’orchestre associée de l’Ensemble Instrumental Densités 93.

Elle et ses 70 musiciens veulent partager avec les jeunes du 93 leur passion pour la musique orchestrale.

« La musique classique vit dans les grandes institutions et dans les grandes villes mais on l’oppose généralement à la culture dite populaire. Je pense que la musique classique devrait pouvoir être présente partout, en banlieue, en milieu carcéral aussi bien que dans les salles de concert les plus renommées… »

Zahia Ziouani.

Pour cela, Zahia Ziouani a raison et elle a du mérite de vouloir à tout prix faire entendre la musique classique partout et par tout le monde. Le classique n’est pas réservé qu’à une élite ou aux personnes cultivées. La musique, comme le voulait Berstein, ne se vend pas, elle se partage.  Cet orchestre le prouve en allant à la rencontre de ceux que l’on n’attend pas, et souvent la réaction dans la salle est enthousiaste.

Il faut souligner aussi lors de ce spectacle, la prestation Light painting de Marko 93. Un travail étonnant, et les dessins en live qu’il crée devant les spectateurs sont époustouflants. On ne comprends pas très bien la technique, il est caché près des coulisses, et c’est sans doute ce qui rend sa prestation si magique, si lumineuse. Lenny aurait adoré.

Au travers de ce regard doux sur Lenny et sur sa musique, on apprends quelques anecdotes connues de ses fans mais qui reflète sa personnalité si attachante et si exaltante : son baiser à Michael Jackson (son homosexualité cachée puis exposée), sa tendresse pour le Boléro de Ravel (la musique écoutée pendant l’enfance et qu’il joua tant et tant de fois, lui rappelant ses parents), son amour pour le Jazz, On town, une des ses premières comédies musicales à succès où le jazz et prédominant, New-York New York, la chanson de Minnelli qui fait référence à On town et à la ville dont il dirigea l’Orchestre – et quel Orchestre !

Un spectacle épatant et généreux comme fut le Maestro !

Si vous désirez aller plus loin :

Léonard Bernstein, de Renaud Machart, aux éditions Actes Sud. 215 pages. 19,50€.
Dîner avec Lenny : le dernier long entretien avec Leonard Bernstein, de Jonathan Cott, aux éditions Christian Bourgois. 143 pages. 15,00€.

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