Avec le One Two Two et le Chabannais, le Sphinx est l’une des maisons closes les plus luxueuses du Paris de l’Occupation. Tous les hauts gradés de l’armée allemande s’y retrouvent pour se détendre, boire, fumer ou écouter du jazz « dégénéré » en élégante compagnie.
En cette période de pénurie où les files d’attente s’allongent devant les magasins, dans le prestigieux établissement, on fume des cigarettes anglaises, et le foie gras se déguste avec les vins et les champagnes les plus rares.
Tout juste arrivée de Poitiers, la jeune et belle France est engagée au Sphinx et devient très vite la plus célèbre courtisane de la capitale, sa beauté lui offrant le luxe de choisir ses « clients », uniquement les officiers les plus riches, les plus influents, et surtout les plus aryens. Couverte de cadeaux tous plus somptueux les uns que les autres, protégée par ses fréquentations, France attise les jalousies.
Un matin, l’officier Bohm, aviateur et ami personnel de Göring, habitué des lieux glauques et sordides de la capitale, est retrouvé assassiné à son domicile parisien. La police se met aussitôt à la recherche de la femme qui aurait pu commettre ce meurtre tandis que Friedrich Grimm, un commandant éconduit par France et qui en a fait sa principale obsession, mène sa propre enquête.
Et si la jeune femme n’était pas qui elle semble être ?
Avec Mademoiselle France, Romain Sardou replonge le lecteur dans l’univers feutré et mythique des maisons closes, et plus particulièrement du Sphinx, ouvert en 1931 et jadis situé rue Edgar Quinet. Avec pour toile de fond chantage, enquête policière, rafle, spoliation, déplacement de fortunes vers l’Allemagne nazie, meurtre et vengeance, ce roman chargé de rebondissements est excellent, et parfaitement adaptable à l’écran.
– Mademoiselle France, de Romain Sardou, aux éditions Pocket. 350 pages. 7,30€.
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