Actuellement, et jusqu’au 10 juillet 2017, le musée Jacquemart-André présente De Zurbarán à Rothko. La collection Alicia Koplowitz, une magnifique exposition retraçant en une cinquantaine d’œuvres classiques, modernes et contemporaines, exposées pour la première fois, près de quatre siècles d’histoire de l’art.
Chronologique, De Zurbaran à Rothko. La collection Alicia Koplowitz est exceptionnelle en ce sens qu’il est rare de trouver, au sein d’un même événement, des œuvres couvrant une si vaste période. C’est sur des toiles de maîtres anciens du 16ème au 18ème siècle, dont la Vierge à l’enfant avec Saint Jean-Baptiste, de Zurbarán, ou encore Hercule et Omphale, de Goya, que s’ouvre la première salle. Deux artistes espagnols majeurs accueillent donc le visiteur, comme un témoignage de l’attachement d’Alicia Koplowitz à son pays d’origine.
Aux espagnols succèdent de grands noms de classiques italiens, des artistes qui ont, eux aussi, souvent travaillé en Espagne, sous les auspices de la famille royale : Canaletto, Guardi, ou encore Tiepolo, qui s’installe à Madrid en 1762… Une salle qui nous mène doucement vers le tournant d’un siècle, et semble annoncer l’arrivée d’une nouvelle modernité.
Représentées par une oeuvre majeure de chacun des plus illustres représentants de l’art moderne, les salles suivantes sont donc consacrées aux 19ème et 20ème siècles, faisant la part belle aux plus grands noms : Bugatti, Gauguin, Van Gogh et son Vase aux œillets, la magnifique Liseuse de Toulouse-Lautrec, la silhouette féminine de la Femme à la robe bleue, du viennois Egon Schiele…
En tant que collectionneuse et espagnole, Alicia Koplowitz ne pouvait s’arrêter aux œuvres de Goya ou de Zurbarán, aussi Picasso tient-il une place de choix au cœur de cette exposition avec une salle présentant trois toiles de l’artiste catalan : Portrait de jeune homme, Tête et main de femme, ainsi que l’imposant Demi nu à la cruche, dont les tonalités orangées illuminent la salle, évinçant presque la nature morte cubiste Violon et journal de Juan Gris lui faisant face.
Pour incarner les différents courants de l’avant-garde parisienne du début du 20ème siècle, le choix d’Alicia Koplowitz s’est là encore arrêté sur trois artistes exceptionnels : le néerlandais Kees van Dongen, dont l’éclatante Femme au grand chapeau, avec ses lèvres peintes et son corps dénudé, se montre volontiers provocante, la Rousse au pendentif de Modigliani, un artiste dont la facture est reconnaissable entre mille, une oeuvre très mélancolique déclinée pour la communication de l’événement, et enfin Un conte, signé Nicolas de Stael.
« Chacune des œuvres dont j’ai fait l’acquisition a toujours suscité en moi un certain type d’émotion et même parfois de la passion à forte dose. Cette exposition est le résultat des émotions, des passions et des souvenirs inoubliables qui ont fait partie et qui continuent de faire partie de ma vie »
Quant aux plus modernes, ils sont représentés entre autres par Rothko, De Kooning, mais aussi la très belle Jeune femme au manteau de fourrure de Lucian Freud, Femme de Venise de Gacometti ou encore l’Araignee III de Louise Bourgeois…
Exposées pour la toute première fois, les superbes œuvres de cette exposition constituent un voyage rare à travers quatre siècles d’histoire de l’art, qu’il s’agisse de la diversité des techniques ou des styles des différentes époques qu’elle présente.
Il aura fallu trente ans à Alicia Koplowitz pour rassembler cette collection d’art privée, l’une des plus importantes en Europe.
De Zurbarán à Rothko. La collection Alicia Koplowitz, une très belle exposition à ne pas manquer, jusqu’au 10 juillet au musée Jacquemart-André.
Si vous désirez aller plus loin :
De Zurbaran à Rothko. La collection Alicia Koplowitz, aux éditions Fonds Mercator. 176 pages. 39.95€.
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