« Je m’appelle Asher Lev » : le difficile choix de Haïm Potok par Aaron Posner

« Je m’appelle Asher Lev » d’Aaron Posner est adapté du chef-d’oeuvre de Chaim Potok, et retrace le parcours exceptionnel et atypique d’un juif issu du milieu orthodoxe, passionné de peinture qui constitue toute sa vie, et ce contre la volonté de sa famille et de sa communauté.  

L’adaptation et la mise en scène de Hannah-Jazz Mertens est une belle réussite de justesse et de sensibilité, restituant au théâtre cet ouvrage avec trois comédiens exceptionnels : Guillaume Bouchede, Stephanie Caillol et Martin Karman en alternance avec Benoit Chauvin.

Dans le Brooklyn d’après guerre, nous assistons à un déchirement  intime entre deux conceptions de vie, entre les affres de la création et le besoin d’appartenance à une communauté.

Depuis sa petite enfance, Asher ne peut vivre sans peindre. C’est un besoin vital, une nécessité absolue ; surtout des crucifixions et non pas des petites fleurs et des petits oiseaux !

ll rencontre alors un peintre, personnage charismatique, qui le pousse dans sa vocation d’artiste et à persévérer dans sa passion mais avec une exigence absolue. Du coté paternel, on sent sa volonté de comprendre ce fils si différent, si inspiré mais il n’y arrive absolument pas, même devant le succès retentissant d’Ascher.

La scène sur le vernissage de l’exposition à laquelle les parents effarés assistent est saisissante, ainsi que les échanges avec le peintre qui, tout en l’exhortant à continuer de peindre, le prévient de la difficulté — voir de l’impossibilité — de continuer dans la voix du hassidisme.

Le metteur en scène et les comédiens ont su insuffler un courant d’empathie envers tous les protagonistes et faire respecter à chacun sa vérité et sa quête. Les atmosphères intimes dans la maison familiale sont remarquablement restituées pour rendre compte de l’immense amour familial teinté de souffrance devant tant d’incompréhension, et de distance entre les deux « univers » : parents et le fils.

Grand succès à Avignon lors du dernier festival, Je m’appelle Ascher Lev se produit actuellement à Paris. Courez y vite, l’émotion est garantie !

Je m’appelle Ascher Lev, actuellement au théâtre des Béliers parisiens.

Si vous désirez aller plus loin :

Je m’appelle Ascher Lev, de Haïm Potok, aux éditions 10/18. 400 pages. 9,20€.
Le don d’Ascher Lev, de Haïm Potok, aux éditions 10/18. 512 pages. 9,20€.

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